Vox

Christina Dalcher

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Le pitch

Cent mots par jour. Depuis l'avènement au pouvoir d'un Parti fondamentaliste, les femmes sont soumises à ce quota absurde. Un mot de plus, un seul, et le bracelet-compteur qu'elles portent au poignet envoie une décharge électrique. Aussi, lorsque Jean McClellan se voit proposer de venir en aide au frère du Président, victime d'une aphasie, l'ex-docteur en neurosciences n'hésite-t-elle pas longtemps. La récompense ? La possibilité de s'affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots.

Mais ce qu'elle va découvrir, alors qu'elle recouvre la parole, pourrait bien la laisser définitivement sans voix...

Mon avis

Vox. Difficile de trouver un titre plus court, percutant et approprié pour ce roman.

Vox est une dystopie qui, pendant plus de deux cent pages, colle littéralement le lecteur au texte, tant le monde imaginé par Christina Dalcher est simplement terrifiant.

Quand j'utilise l'adverbe simplement, c'est à bon escient, puisque le futur dans lequel a basculé les Etats-Unis est très simplement différent du nôtre : on a juste coupé la parole aux femmes.

Ou, plus subtilement, on leur a juste limité le temps de parole à presque rien, tout en inventant un instrument de contrôle et de répression vraiment terrifiant.

Un monde qui glace le lecteur, car il n'est séparé du nôtre que par deux choses : par la volonté politique de quelques décideurs, et par une invention technologique assez basique.

Mais ce pays où les femmes n'ont plus du tout droit à la parole, n'existe-t-il pas déjà ? Il suffit de jeter un oeil sur la situation des femmes en Afghanistan  pour retrouver l'équivalent, de manière métaphorique.

Encore plus terrifiant : l'Amérique décrite pas l'auteure n'est-elle pas qu'une projection de l'Amérique républicaine la plus extrême, où les femmes n'ont plus la maîtrise de leur corps et sont invitées à rester à la maison pour s'occuper des enfants ?

Vous l'avez compris : rien ne fait plus peur qu'un récit d'anticipation qui pourrait, très vite, devenir notre histoire...

N'hésitez donc pas, amis lectrices - et peut-être encore plus, amis lecteurs - à vous plonger dans ce cauchemar qui ne rend rien, en matière d'épouvante, à celui de La servante écarlate, de Margaret Artwood.

Même si - ce sont les vraies limites du livre -, l'histoire bascule à mi-chemin progressivement dans un thriller assez conventionnel, pas désagréable mais un peu frustrant, comme si Christina Dalcher n'avait pas su prolonger son message politique et social jusqu'au bout.

Quoiqu'il en soit, voici un roman que je place immédiatement dans ma liste des meilleures dystopies !

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