Vol au dessus d’un nid de coucou
Stock/Le livre de poche
Vol au dessus d’un nid de coucou
Stock/Le livre de poche
Le pitch
"Un monde de carton-pâte peuplé de personnages en trompe-l'oeil, surgis de quelque histoire de fou qui serait vraiment drôle si ces héros n'étaient pas des types en chair et en os..."
Devenu un classique contemporain, le roman de Ken Kesey, paru en 1962, n'a rien perdu de sa puissance. Il plonge dans le chaos d'un hôpital psychiatrique où l'infirmière en chef Ratched règne en maître sur son service. Jusqu'à l'arrivée de McMurphy, un criminel qui simule la folie pour échapper à la prison.
Rebelle et gouailleur, bien décidé à redistribuer les cartes et à redonner un peu de dignité et d'espoir aux malades, il engage alors à ses risques et périls une résistance acharnée contre l'institution.
Criant de vérité, Vol au-dessus d'un nid de coucou est une dénonciation en règle de l'enfermement psychiatrique, un hymne à la vie envers et contre tous.
Mon avis
L'histoire de la littérature est parsemée de romans dont l'adaptation au cinéma a cannibalisé la réputation, au point de les rendre quasiment invisibles.
Mais rares sont ceux qui, comme Vol au dessus d'un nid de coucou, ont été littéralement aspiré par le vortex de la célébrité d'un long métrage.
C'est sans doute la raison pour laquelle, pendant de très nombreuses années, j'ai totalement ignoré que le splendide film de Milos Forman était tiré d'une oeuvre littéraire !
Mais, même une fois découvert, comment parvenir à se plonger dans le roman de Ken Kesey en mettant de côté les innombrables images du film gravées dans sa mémoire ?
Les grimaces de Jack Nicholson ? Le géant indien muet jouant au basket ? L'infirmière en chef sadique ? La sortie de pêche en mer ? Les séances d'électrochoc ?
Impossible : tout simplement impossible de les oublier.
Alors, je me suis lancé, la tête pleine d'images et d'émotions revisitées.
Et, miracle, j'ai découvert - presque redécouvert, en fait ! - un grand roman.
Très proche du film, et réciproquement.
Mais avec un ton différent, ne serait-ce que parce que Ken Kesey a décidé de laisser entièrement la narration à Will Sampson, le géant indien, celui que McMurphy appelle Grand chef.
Paradoxe, puisque Sampson est censé être muet; mais qu'il ne l'est pas du tout...
Histoire terrible, à la fois clinique et profondément humaine de la situation des hôpitaux psychiatriques américains des années 60 (au sein desquels Kesey a travaillé durant des années), Vol au dessus d'un nid de coucou est chargé de tant d'émotions que le lecteur, par empathie, finit par s'étouffer par moment d'indignation, de colère...
L'histoire est certes terrible, mais ce qui fait toute la qualité du récit est la capacité de l'auteur à le charger, très souvent, de petits paquets de dynamite d'espoir qui explosent à la figure du lecteur, lui soufflant au visage quelques bouffées d'optimisme dans la nature humaine qui lui permettent de reprendre sa lecture avec espoir.
Près de 500 pages plus loin, vous ne pourrez que sortir, les larmes aux yeux, du dernier chapitre (quelle fin extraordinaire !), emportant en vous toutes les nouvelles images créées par le roman, à côté de celles laissées par le film.
C'est ça, la magie de la littérature !
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