Une vie de moche
Marabulles
Une vie de moche
Marabulles
Le pitch
Le parcours de Guylaine de sa naissance jusqu’à ses 60 ans. Sa particularité : être née moche. Pendant des années elle va ruser à coup de maquillage et de vêtements pour s’arranger avec la réalité.
Les défauts s’atténueront avec le temps. Ce récit résolument féministe est porté par les dessins délicats et émouvants de Cécile Guillard.
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Mon avis
Parfois, dans un livre, ce qui est le plus réussi est le titre.
Je sais que cela peut paraitre peu sympa, mais c'est pourtant le cas pour l'album de François Bégaudeau (au scénario) et Cécile Guillard (aux illustrations).
Comment ne pas être attiré par un titre aussi provocateur, dont le sujet ne peut qu'interpeller le lecteur curieux ?
En tous cas, pour moi, cela a marché, comme la couverture, cette jeune femme vue dans une glace, nue, peinte à l'aquarelle.
Un gros bouquin (200 pages), mais qui se lit malheureusement beaucoup trop vite (une 1/2 heure), avec des planches très, très aérées et un minimum de texte (essentiellement un texte off à la première personne du personnage principal).
Par conséquent, beaucoup trop cher (25 €, je lutte constamment contre le prix ahurissant de certains romans graphiques).
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Comment vivre sa vie de femme quand on se trouve moche ? Et quand, objectivement (du moins, c'est le message que fait passer François Bégaudeau), on l'est vraiment ? Un sujet sérieux et - à ma connaissance - jamais traité jusqu'alors aussi frontalement. Bégaudeau le traite, jusqu'à la fin, avec beaucoup de subtilités, tournant constamment autour du problème pour en examiner tous les aspects, à tous les âges.*
Franchement, une réussite d'écriture, même si le parti pris de traiter le sujet uniquement sur la pente "déprime" finit par lasser sur la durée.
Je pense qu'introduire un peu plus de distance, d'humour, et de positivité, aurait rendu le message encore plus percutant, car on a du mal à garder jusqu'au bout de l'empathie pour Pauline, qui semble ne pas gagner en maturité au fur et à mesure qu'elle vieillit.
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Côté illustrations, je dois bien avouer que, si j'ai beaucoup aimé les lavis élégants de la jeune Cécile Guillard (qui a un bel avenir devant elle), je n'ai par contre pas du tout aimé ce traitement monocolore. Mon dieu, comme ce beige est triste et fatigant à l'œil !
Une (presque) réussite. Mais quel superbe titre !
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