Le pitch

Ariane, une actrice jeune et ravissante, a monté sa boîte, Apparences, avec son amant, Pierre-William, un professeur de théâtre plus âgé qu'elle au physique avantageux. Et elle a un succès fou !

Son offre innovante ? Proposer les services d'acteurs pour répondre aux désirs, les plus étranges et les plus extravagants, de certains clients.

Seulement, le jour où l'intégralité de l'équipe se retrouve dispersée aux quatre coins de la planète, Val d'Isère, New York ou la mer des Caraïbes, tout tourne peu à peu à la catastrophe, et Ariane doit utiliser toutes les compétences de ses employés pour tenter de s'en sortir. Mais à quel prix ?

Mon avis

Si je vous dis que ce roman est la septième merveille du monde, vous risquez de vous poser quelques questions, surtout une fois que je vous aurai avoué que j'en suis l'auteur.

Rassurez-vous : l'objectif de ces quelques paragraphes (que j'étofferai peu à peu, avec le temps) n'est donc pas de critiquer objectivement Une douce folie (c'en serait une, douce folie !), mais plutôt de vous apporter quelques considérations vues de l'autre côté du décor.

Comment s'est construit un roman - psychologiquement et techniquement -, quelles sont les idées, les souvenirs qui se dissimulent derrière telle péripétie, tel personnage ? Voilà ce que j'entends partager avec vous, ce que font peu d'auteurs, aussi modestes - psychologiquement et techniquement ! - soient-ils.

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Comme souvent, lorsqu'il s'agit d'un roman "à histoire", l'idée du livre surgit par hasard, souvent en pleine nuit, à partir d'un détail, d'une simple réflexion.

Il faut alors que l'idée mûrisse, grandisse, se ramifie, s'étoffe de multiples personnages autour d'un squelette de scénario qui se nourrit, non de calcium, mais d'hypothèses et de fantasmes.

Un processus qui peut prendre des mois avant d'être suffisamment consistant pour vraiment se lancer dans la rédaction du roman; ainsi, mon prochain roman, un thriller, est tiré de pistes et de notes sur lesquels j'ai commencé à travailler il y a une bonne douzaine d'années !

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Mais revenons à mon idée de départ.

Pour Trop curieuse ! (2015), l'histoire - et le titre ! - se sont littéralement imposés à moi un soir où je cherchais le sommeil, lorsque j'ai soudain pensé à une jeune femme - celle qui deviendra Alice Calezi - perçant par accident le mur de sa chambre, pour découvrir à cette occasion qu'elle peut percevoir les conversations provenant de l'appartement de son nouveau voisin; un type bizarre, vous vous en doutez bien !

Pour Trop géniale ! (2016), tout est venu, non pas de l'idée d'un événement, d'un accident, mais de personnages qui ont littéralement pris en otage mon imagination.

Une famille apparemment dysfonctionnelle. Une jeune femme célibataire, Athéna, 32 ans dont le fils de 16 ans - que l'on prend pour son frère -a été conçu avec Robert de Niro, et dont le frère de 3 ans - que l'on prend pour son fils ! - a été conçu par la mère d'Ariane grâce à une GPA.

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Venons au présent roman, Une douce folie. L'idée de départ qui s'est invitée à l'improviste, un soir d'hiver (mon imagination travaille essentiellement au cœur de la nuit) ? Celle d'une start-up, une entreprise de services originale.

Une "boite à fantasmes" (le titre provisoire, qui ne m'a jamais satisfait avec ses connotations licencieuses) dirigée par une jeune femme, Ariane (oui, j'aime bien les héroïnes dont le prénom commence par A !).

Une entreprise dont les salariés sont tous des acteurs, susceptibles d'intervenir chez des tiers - vie privée ou vie professionnelle - pour "jouer un rôle", dans un but bien précis.

Le rôle de père, grand-père, maîtresse, amant, que sais-je encore... les possibilités me sont apparus dès le départ tellement vastes que j'ai foncé, la tête la première... pour très vite me la taper dans un mur...

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Une demi-douzaine de personnages principaux, quasiment à "égalité" sur la ligne de départ, vivant chacun une aventure distincte : rien de plus séduisant, mais également, rien de plus casse-gueule pour un romancier soucieux de la construction de son roman.

Comment faire cohabiter ces figures, leur donner assez de place dans un récit construit, cohérent, sachant que leurs aventures vont s'interconnecter au fil du roman ?

Difficile, voire quasi impossible quand, les idées venant et se développant dans mon cerveau enfiévré (je me suis rarement autant amusé à imaginer une intrigue !), les personnages se retrouvent éparpillés autour du monde.

L'héroïne se retrouve à Val d'Isère, son amant en Normandie, son père dans les Caraïbes et Delia, le personnage le plus fun du récit, en plein cœur d'une prise d'otages à New York... sans oublier les membres de "l'équipe support", Tiger la techno et Simone l'assistante, coincées à Paris.

Résultat ? J'ai passé des semaines, des mois, à tenir dans un cahier une chronologie des événements, décalant et redécalant les unes par rapport aux autres les péripéties du roman décrites au fil des 35 chapitres.

Tout cela pour garder une cohérence dans le déroulement d'une histoire qui se déroule sur une période extrêmement réduite : 4 jours, 96 heures chrono (hors épilogue)... en tenant compte des décalages horaires !

Touchy, comme disent nos amis anglo-saxons, mais également très fun... car si l'exercice s'est révélé délicat, il était également très stimulant intellectuellement.

S'amuser en écrivant un roman de plus de 400 pages, c'est une condition qui m’apparaît essentiel.

Pourquoi ? Parce que, sur ce type de récit sans prétention destiné avant tout à distraire le lecteur, celui doit sentir que l'auteur - tout en transpirant sur le développement de son idée de départ, était à côté de lui, par anticipation, avec un seul objectif : lui faire plaisir.

Et le pousser à tourner la page, et encore une, et encore une, jusqu'à la fin du roman.

Un Tourne Page : voilà ce que doit-être Une douce folie. A vous de me confirmer que l'objectif est atteint !

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Cette chronique sur la conception d'un roman n'est pas terminée.

Je la prolongerai au fil des prochains jours et semaines, en vous livrant certains de mes secrets de fabrication. Une navigation dans la création d'un livre, embedded.

N'hésitez pas à me faire part de vos remarques, à me poser des questions. J'y répondrai avec grand plaisir !