Une année sans Cthulhu

Thierry Smolderen & Alexandre Clerisse

Dargaud

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Le pitch

Quelque part dans le Lot au milieu des années 1980... Un groupe d'adolescents joue au jeu de rôle "L'Appel de Cthulhu".

Quand un massacre inexplicable perpétré dans une villa provoque le trouble dans la petite ville et ravive des rancoeurs que l'on pensait enterrées, tout laisse à penser que cette innocente partie a livré le village aux mains du plus sanglant des dieux sanglants de l'histoire de l'humanité...

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Une année sans Cthulhu

Mon avis

Les compositions graphiques et les usages de couleurs les plus zarbis de la BD ? Sans aucun doute, ceux d'Alexandre Clérisse !

Graphismes complètement à plat, presque de la 2D, mais surtout des couleurs atypiques pour une BD : des violet lie de vin, vert épinard, rose layette, jaune marronnasse... a priori, tout ce que déteste !

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Une année sans Cthulhu

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Et pourtant, une fois passé cet obstacle formel, j'avais beaucoup apprécié en 2015 L'été Diabolik, l'épais roman graphique dessiné par Alexandre Clérisse sur un scénario touffu et malin de Thierry Smolderen, Un polar bavard, bourré de références cinématographiques.

Le succès ayant été au rendez-vous, ne voilà-t-y-pas que les deux auteurs remettent ça en 2019, pour Une année sans Cthulhu, un nouvel album épais (160 planches), au texte copieux.

Pas de doute, c'est bien Alexandre Clérisse qui est derrière le pinceau : les couleurs sont toujours autant systématiquement  what the fuck, directement sorti du cerveau d'un type sous LSD !

Mais, si ce n'est toujours pas ma tasse de thé, je dois bien avouer que l'audace graphique est vraiment au rendez-vous et que, souvent, sur certaines vignettes, la création fonctionne, la composition séduit, même.

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Une année sans Cthulhu

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Côté scénario, l'inspiration n'est plus au cinéma, mais - conjointement - au fantastique horrifique (d'où le titre qui, vous l'avez certainement noté, est directement référencé Lovecraft !) et aux balbutiements des jeux de rôle et des jeux vidéos.

Lovecraft, jeux de rôle et jeux vidéos ? Oui, je sais, l'appariement est bizarre.

Tout aussi bizarre que l'histoire développée par Thierry Smolderen.

Histoire qui va décontenancer - voire décourager - tout ceux qui ne sont pas nés, comme lui, dans les années 50 car, même pour les vieux comme moi (années 60...), il faut se plonger dans de très, très vieux souvenirs pour saisir à peu près tout ce qu'il raconte...

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Une année sans Cthulhu

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Durant la première moitié du scénario, j'ai bien accroché.

Mais, dans la bascule de l'album, quand les personnages se multiplient, les intrigues et les disgressions se croisent et se recroisent, et quand viennent s'ajouter quelques délires fantastiques, j'avoue que j'ai perdu pied, submergé par les délires du scénariste.

Un peu, d'abord, puis complètement. Bloup, bloup ! Smolderen m'a perdu, définitivement !

Dommage, dommage... Mais voilà une nouvelle démonstration que, roman ou BD, un auteur ne doit pas écrire que pour se faire plaisir, mais avant tout pour faire plaisir au lecteur.

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