Le pitch

Etienne, détective privé de travail et d'amour, gagne le gros lot du loto. Mais entre posséder un ticket gagnant au fond de sa poche et déposer le véritable magot sur son compte en banque, se situe un espace temporel où la chance peut encore jouer les girouettes.

Par exemple, si Etienne se rend dans une soirée et ingurgite trop d'alcool au point que ses amis lui interdisent de reprendre sa voiture, au point qu'il se trompe de ligne de RER, au point qu'il s'embrouille avec des punks qui lui volent son portefeuille... C'est le principe de l'avalanche: la boule de neige qui devient de plus en plus grosse. Mais l'avalanche ne connaît qu'une seule manière de s'arrêter : la chute au fond du ravin.

Ainsi, en quelques jours, en quelques heures, Etienne, le millionnaire virtuel va peut-être voir sa vie basculer plusieurs fois.

Mon avis

Philippe Dupuy et Charles Berberian sont les auteurs indissociables (puisqu'ils travaillent scénario et dessin tous les deux) d'une série que je chérie particulièrement, Monsieur Jean, sept tomes parus entre 1991 et 2005.

C'est donc avec impatience que j'ai découvert tardivement cette nouvelle oeuvre où les deux amis se sont réservés le dessin, Jean-Claude Denis étant aux commandes pour le scénario.

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Dès les premières planches, j'ai retrouvé avec plaisir le trait immédiatement identifiable des auteurs, des personnages aux traits simples, des décors simplement esquissés, une mise en page centrée en plan serré sur les protagonistes de l'histoire.

Comme le pitch me semblait amusant, c'est avec le sourire que j'ai entamé ma lecture.

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Mais, au fil des 78 planches, mon sourire a diminué pour finir par disparaître.

Car, s'il y avait toujours le trait de Dupuy-Berberian, je n'ai pas entendu la petite musique qui faisait tout le charme de leurs créations (allez voir aussi Le journal d'Henriette, oeuvre de jeunesse publié dans Fluide glacial).

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Où était l'humour, la tendresse, la mélancolie douce-amère et cette vision de la vie qui m'avait tant séduit auparavant ?

En tous cas, pas dans cette histoire à la tonalité assez glauque, où le héros, pas très sympathique, passe son temps à cauchemarder !

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Comme, de surcroît, le fil conducteur de l'histoire s'avère finalement beaucoup trop étriqué pour justifier un volume aussi épais, et que la densité narrative est absente, on tourne les pages très très vite et j'ai refermé ce volume au bout de vingt minutes, très déçu.

L'association avec Jean-Claude Denis ne fonctionne pas.

Grosse déception. Dommage.