Un monde sans fin
Le livre de poche
Un monde sans fin
Le livre de poche
Le pitch
1327. Quatre enfants sont les témoins d’une poursuite meurtrière dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d’enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont la teneur pourrait mettre en danger la couronne d’Angleterre. Ce jour lie à jamais leurs sorts...
L’architecte de génie, la voleuse éprise de liberté, la femme idéaliste, le guerrier dévoré par l’ambition : mû par la foi, l’amour et la haine, le goût du pouvoir ou la soif de vengeance, chacun d’eux se bat pour accomplir sa destinée dans un monde en pleine mutation – secoué par les guerres, terrassé par les famines, et ravagé par la Peste noire.
Avec Un monde sans fin, Ken Follett nous offre une nouvelle fresque historique aussi séduisante et captivante que Les Piliers de la Terre, cette superbe épopée romanesque qui avait pour cadre l’Angleterre du XII°siècle.
Mon avis
En 2007, près d'une génération après la sortie de Les piliers de la terre, Ken Follett décide de donner une suite à ce succès commercial et littéraire quasi unique dans les annales du roman historique.
Les piliers de la terre étaient une réussite du genre quasi parfaite (si ! si!) et beaucoup de fans absolus du roman (dont je fais partie) se sont demandés dans quelle galère le romancier anglais allait-y se fourrer.
Donner une suite à un chef d'oeuvre, c'est une entreprise plus que risquée !
Heureusement, la plupart de ceux qui finiront par lire Un monde sans fin ne seront pas déçus. Les raisons ?
Tout d'abord, parce que les 1 300 pages de ce roman énorme, gargantuesque - encore plus monstrueux que Les piliers de la terre, avec son pauvre millier de pages ! - n'empruntent que peu les sentiers de son illustre aîné.
Certes, l'intrigue tourne géographiquement autour de la cathédrale et du monastère de Kingsbridge, mais elle se déroule deux siècles après les premiers événements et les protagonistes n'ont quasiment aucun rapport avec les héros et méchants précédents.
D'autre part, parce que ce pachyderme porte bien la marque de fabrique de Ken Follet qui est, comme je l'indiquais dans ma critique de Les piliers de la terre, certainement un des dix auteurs au monde, tous genres confondus, à maîtriser le mieux la technique romanesque, les mécanismes de construction et de développement d'un récit.
Ses œuvres sont construits comme des scripts cinématographiques, avec une architecture maniaque, une capacité à relancer l'action sans arrêt.
Il y a de vrais gentils, d'épouvantables méchants (les personnages sont ici tellement "caractérisés" que c'en est, parfois, excessif), et Follett est capable de vous faire battre le cœur, vous indigner, vous transporter, encore et encore...
Ici, cette trame, ce squelette scénaristique, est souvent trop visible et c'est un peu énervant : le lecteur aperçoit les "trucs" de narration, visibles comme la peau sous les os.
Sans doute parce que la "chair" historique est bien moins tendre et épaisse que dans le premier roman : comme centre d'intérêt, la peste noire ne remplace pas à son avantage la construction d'une cathédrale.
Donc, le lecteur peste (ha ! ha !) un peu, mais... il ne peut s'empêcher de tourner la page, pour découvrir la suite !
Cet équilibre entre technique romanesque et consistance scénaristique, parfait dans Les piliers de la terre, moins évident dans Un monde sans fin, Ken Follett ne le retrouvera jamais par la suite, ses derniers romans devenant peu à peu aussi peu naturels et passionnants qu'une série TV aux personnages et aux rebondissements trop caricaturaux.
Mon conseil : emportez Un monde sans fin dans vos bagages, en vacances. Le roman (qui se lit sans problème sans avoir préalablement découvert Les piliers de la terre) vous garantit une semaine entière (au bas mot !) de délassement et de dépaysement sur la plage.
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