Le pitch

Londres, 1843. Tous les habitants, les mieux lotis comme les plus démunis, s'apprêtent à fêter Noël. Tous, à l'exception de Scrooge. Aux yeux de cette riche commerçante, insensible au malheur des autres comme à l'atmosphère de liesse qui baigne la cité, seuls le travail et l'argent ont de l'importance. On la dit radine, égoïste et mesquine. Elle préfère considérer qu'elle a l'esprit pratique. Et tandis que les festivités illuminent la ville et le coeur de ses habitants, Scrooge rumine sa misanthropie...

Une nuit, des esprits viennent lui rendre visite. Ils l'emmènent avec eux, à la rencontre de la jeune fille qu'elle était, quelques années plus tôt, lorsque la cupidité n'avait pas encore rongé son coeur. Mais aussi à la découverte de celle qu'elle aurait pu devenir si elle avait choisi la voie de la bonté...

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Mon avis

Près de deux siècles après sa publication, difficile de trouver un conte de Noël plus universellement célèbre que la longue nouvelle écrite par le grand Charles Dickens.

Publié sous tous les formats, adapté de multiples façons sous forme de film, série, animation, musique, opéra, ballet, et même jeu vidéo, le récit de Dickens est une source inépuisable d'inspiration pour les créateurs de tous bords.

En voici un nouvel exemple, et sans doute un des plus remarquables.

L'album de José-Luis Munuera - près de 80 planches splendides - est une vraie réussite, tant sur le plan scénaristique que visuel.

Côté scénario, l'adaptation de l'auteur espagnol est vraiment étonnante car Munuera rompt très intelligemment avec le schéma traditionnel du conte en transposant complètement le personnage de Scrooge.

Scrooge, comme vous le savez, est dans le récit original un horrible vieux bonhomme, recroquevillé sur son avarice, son égoïsme et son manque d'humanité.

Et le fait que son caractère corresponde à son physique rend le personnage facilement haïssable.

Avec Munuera, Scrooge devient une jolie jeune femme... et cela change tout !

Car ce à quoi on s'attend presque de la part d'un vieil homme acariâtre - toutes ces horreurs - devient, sous l'apparence d'une jeune et jolie jeune femme, non seulement inattendu, mais surtout encore beaucoup plus choquant !

Côté visuel, Un chant de Noël est tout simplement une petite merveille de beauté.

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Munuera est un maître de l'aquarelle.

Dès les premières planches, il fait plonger le lecteur dans l'atmosphère froide, neigeuse, d'un hiver anglais, avec une série de grandes vignettes, - voire de planches entières - que l'on afficherait bien volontiers au mur de son domicile.

Résultat : une réussite absolument remarquable, que je place tout de suite dans ma bibliothèque idéale de Noël.