Le pitch

Pilote de ligne, hôtesse, steward... Les métiers du transport aérien ont longtemps fait rêver.

Mais avec l'accroissement de la concurrence, le quotidien de la profession est souvent moins glamour. Stress, maladies professionnelles, augmentation des rotations et pressions en tous genres viennent contrebalancer les derniers privilèges qu'ils défendent coûte que coûte.

Embarquement immédiat à bord des appareils, au plus près des équipes de la compagnie Air Fonce, pour découvrir ce que cachent les vieilles images d'Epinal.

Toute ressemblance avec une grande compagnie aérienne française est bien sûr purement fortuite !

Mon avis

C'est sur les conseils d'une bibliothécaire obligeante que je me suis penché sur ce tout petit volume carré, à la couverture particulièrement moche.

Car sinon, comment aurais-je pu penser que ce livre au format étrange et assez peu pratique allait me procurer un sacré bon moment de lecture ?

Turbulences est écrit par Anne Lambert, une sociologue qui, après une vraie enquête journalistique, a choisi de raconter la "vraie" vie d'un équipage d'avion gros porteur.

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Ouvrage qui s'inscrit dans une collection très originale, que l'on pourrait appeler "à la découverte des métiers d'aujourd'hui".

On y trouve un opuscule sur les caissières de supermarché, un autre sur les métiers de la construction, un troisième sur les travailleurs du cinéma pornographique, vous voyez le concept...

"Wow !" Allez-vous vous exclamer. "Question sujet sexy, on fait mieux !"

"Certes, certes" vous répondrais-je, mais pourtant...

Faîtes comme moi, allez au delà de vos préjugés, et lancez-vous : j'ai plus ri et appris en deux heures de temps de lecture que bien souvent dans ma vie de lecteur compulsif !*

J'ai bien rigolé, car Anne Lambert aborde le sujet avec une expérience et un répertoire d'anecdotes croustillantes qui est visiblement le fuit de dizaines d'interviews du personnel naviguant.*

J'ai surtout beaucoup appris, car la rigueur de l'étude sociologique de l'auteure permet de découvrir ce qu'est, en détails, la vie de nos amis dont le métier est de se fader trois cents personnes pendant dix heures dans un espace clôt et en mouvement.

C'est franchement passionnant.

Par contre - car il y a un gros problème - la qualité de l'étude et de l'écriture aurait mérité un vrai travail graphique professionnel.

Ici, ce n'est pas le cas : les dessins de Virot sont (désolé, mais il faut bien le dire) absolument hideux, au delà de la limite admissible de l'amateurisme.

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