Le pitch

Après l'immense succès remporté par le premier volume, la suite très attendue des Mémoires de Catherine Nay.

Elle couvre les années 1995-2017, de l'élection de Jacques Chirac à celle d'Emmanuel Macron. Près de trente ans de vie politique et journalistique, mais aussi personnelle, racontés avec le même sens du trait, de la formule incisive, la même intensité romanesque qui font de Catherine Nay une observatrice et une narratrice hors pair, souvent mordante et toujours savoureuse.

Mon avis

Si vous êtes en train de lire ces lignes, c'et très probablement parce que Catherine Nay est une journaliste qui vous intéresse, et sans doute, aussi, car vous avez déjà lu Souvenirs, souvenirs, premier tome de ses mémoires, sorti fin 2019 et immense succès, tant critique que commercial.

N'hésitez pas à lire ma critique de ce premier volet, que j'avais adoré, tant on retrouvait dans les lignes serrées de ce volume copieux le verbe aiguisé et la plume acérée de la grande (surnom de la journaliste).

Celui-ci s'arrêtait en 1995, au moment de l'élection de Jacques Chirac  à la présidence de la république. Ce deuxième volet (encore 400 pages, toujours bourrées jusqu'à la gueule d'informations, d'anecdotes et d'analyses) démarre donc avec le sacre tant attendu de Chichi 1er. Il s'achève, à l'orée du règne d'Emmanuel Macron.

Le volume est tout aussi passionnant que le précédent.

Un Tourne Page en or massif, j'ai eu du mal à le lâcher plus de deux fois avant de le terminer, fasciné, séduit par le style alerte de Catherine Nay.

Toujours autant de classe dans le dézingage, pas de doute, mais un dézingage élégant, jamais gratuit, et souvent très balancé : quand la journaliste ridiculise, juge, elle le fait franchement, mais sans jamais oublier les quelques qualités de sa cible.

Elle n'hésite pas, non plus, à mettre en avant ses chouchous sans, là-aussi, omettre de balancer son jugement.

On la sent ainsi, par exemple, complètement séduite et fascinée par les qualités hors normes de Sarkozy, mais conclue calmement par un "quel gâchis", tiré du comportement irrépressiblement agressif et inmaîtrisé de l'home d'état (NB : Cécilia, elle, se trouve être la seule victime du mépris unilatéral de la journaliste)

Contrairement au premier tome, Catherine Nay ne revient presque pas sur sa carrière de journaliste (tout était sans doute déjà dit) et sur sa vie personnelle.

Elle ne laisse aller qu'à trois reprises à parler d'elle; et encore, c'est pour évoquer des êtres qu'elle a aimés et qui sont morts, prématurément (son père, sa soeur) ou au bout d'une longue vie (sa mère et surtout l'homme de sa vie, Albin Chalandon, dans un émouvant dernier chapitre).

Le sujet du livre, c'est donc la deuxième partie de la V° république.

De 1995 à nos jours, ce sont tous les présidents, tous les premiers ministres et principaux ministres des gouvernements successifs qui sont passés au scanner de son jugement.

L'ensemble est bourré jusqu'à la gueule d'anecdotes inédites, de révélations inattendues. Elles séduiront infiniment les observateurs de la période, dont je fais partie.

Si vous avez plus de 35 ans et vous vous intéressez à la vie politique française, précipitez-vous sur cette tranche de vie française : c'est tout simplement passionnant !