Transperceneige – L’intégrale
Casterman
Transperceneige – L’intégrale
Casterman
Le pitch
Un jour, la bombe a fini par éclater. Et toute la Terre s'est brutalement retrouvée plongée dans un éternel hiver gelé, hostile à toute forme de vie. Toute ? Pas tout à fait.
Miraculeusement, une toute petite portion d'humanité a trouvé refuge in extremis dans un train révolutionnaire, le Transperceneige, mu par une fantastique machine à mouvement perpétuel que les miraculés de la catastrophe ont vite surnommé Sainte Loco.
Mais à bord du convoi, désormais dépositaire de l'ultime échantillon de l'espèce humaine sur cette planète morte, il a vite fallu apprendre à survivre. Et les hommes, comme de bien entendu, n'ont rien eu de plus pressé que d'y reproduire les bons vieux mécanismes de la stratification sociale, de l'oppression politique et du mensonge religieux...
Mon avis
Vous est-il déjà arrivé de ne pas lire un roman célèbre, simplement parce que vous aviez eu la malchance de visionner un jour son adaptation cinématographique, et qu'elle vous avait profondément déplu ?
Eh bien c'est exactement ce qui m'est arrivé avec Transperceneige, célèbre BD de science-fiction des années 80/90, mis en scène récemment par les coréens, le résultat étant tout simplement navrant : comme un jeu vidéo, sauf que vous n'avez pas les manettes pour jouer !
Il m'a donc fallu attendre (trop) longtemps pour me plonger dans cette intégrale, réunissant les trois "parties" de l'histoire initiée, il faut le rappeler, par les immenses et regrettés (car trop tôt disparus) Jacques Lob et Alexis.
J'ai pu, à sa lecture, modifier mon opinion sur ce livre-métaphore. Partiellement.
Pourquoi partiellement ? Car mon impression s'est révélée très mitigée.
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Explication : l'oeuvre originelle (la première partie du recueil), a été dessinée au début des années 80.
108 planches denses, surprenantes page après page, avec un dessin formidable, très réaliste, rugueux, de Jean-Marc Rochette.
Elle forme un tout, se suffit à elle-même, une "trajectoire" de la queue à la tête du train, dans ce convoi conçu comme une transcription métaphorique d'un monde totalitaire. C'est brillant.
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Les deux autres parties de l'histoire se déroulent quelques années plus tard ; et elles ont été écrites et dessinées près de vingt ans après (comme aurait dit Dumas), par les mêmes auteurs.
Pourquoi ? Je ne sais pas, mais c'est une grosse déception.
L'histoire est moins prenante, car superfétatoire (le premier tome se suffisait à lui-même), mais c'est surtout la mise en images qui pèche gravement.
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Rochette a complètement changé de style (j'ai même crû qu'il s'agissait d'un autre dessinateur) et c'est devenu carrément... moche.
Peut-être n'en sera-t-il pas de même pour vous, mais cela m'a complètement fait décrocher.
Je vous conseille tout de même de vous lancer dans cette saga (près de 250 planches) : pour l'imaginaire, puissant, la qualité du premier tome qui représente près de la moitié de l'ouvrage, mais aussi pour le cahier placé en postface d'une trentaine de pages, qui met cette oeuvre en perspective.
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