Le pitch

Texas Jack est un as du revolver. Mais contrairement à sa légende, il n'a jamais exercé ses talents ailleurs que dans un cirque. Il reçoit un jour un défi : partir à l'Ouest, affronter le sanguinaire Gunsmoke et sa horde de tueurs.

La mission est suicidaire, mais impossible de refuser sans perdre sa réputation. Heureusement pour Texas Jack, Gunsmoke est aussi la cible du marshal Sykes...

Mon avis

S'il y a bien une chose que l'on ne peut pas reprocher aux éditions du Lombard, c'est de se moquer de ses clients.

Au contraire : l'éditeur est connu pour la qualité de ses ouvrages et, une fois de plus, Texas Jack est l'illustration de ce qu'on peut donner de mieux quand on se donne la peine de faire plaisir à ses lecteurs.

Certes, l'album est un peu cher (20.50 €), mais pour ce prix, vous avez une édition somptueuse, grand format (24*32 cm), 128 planches (soit l'équivalent de deux ou trois tomes au format standard) imprimé sur papier épais et relié sous une lourde couverture pelliculée aux couleurs d'une finesse de restitution magnifique.

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Couverture du tirage de tête

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Ceci dit, que vaut Texas Jack, présenté comme le prequel de Sykes, le superbe one shot publié trois ans plus tôt par le couple Dubois (au scénario) et Dimitri (à la plume) ?

Prequel, c'est un bien grand mot pour une histoire qui intègre le désormais célèbre Marshall Sykes, héros justicier défendant le bien contre le mal... car il n'y a en fait  aucun lien entre les deux histoires !

Comme l'indique le titre, le personnage principal est bien Texas Jack, ce héros mythique... du cirque américain, tireur d'élite, mais "en chambre".

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Impliqué dans une aventure - oh combien réelle et concrète ! - par la grâce d'une entourloupe au côté de quelques compagnons de spectacle, il va, au fil des nombreuses péripéties de l'intrigue, démontrer qu'il est aussi un vrai aventurier...

Le plaisir, ce sont ces 128 planches : les auteurs ne comptent pas leur peine, et on se donne le temps de plonger dans une aventure totalement dépaysante, au milieu des paysages superbes de l'ouest américain.

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Le dessin  de Dimitri Armand est classique, solide - même s'il peut sembler parfois un brin trop pâteux dans le trait et l'encrage - avec une mise en couleurs contrastée qui privilégie le réalisme.

Cependant, la joie n'est pas aussi totale qu'à la lecture de Sykes car, ici, passée une ouverture vraiment originale dans le milieu du cirque, l'histoire est longue, mais finalement très prévisible.

Pierre Dubois parcoure les balises bien établies du western traditionnel pour adulte sans trop forcer son imagination.

C'est violent, acre, les méchants sont très méchants, mais le lecteur un brin aguerri se doute dès le départ de par où on va le faire passer, et comment cela va se terminer (excepté un chapitre final de neuf planches situé "plus tard", à la fois inattendu et poétique).

Vous l'avez compris : voilà un western solide, copieux, qui mérite le détour, mais dont le scénario ne quitte guère les sentiers ultra-balisés du genre.