Le pitch

Josselin et Jehan sont deux chevaliers errants. De tournoi en tournoi, qu'il pleuve ou qu'il vente, ils tentent de gagner leur vie en triomphant de leur adversaire du jour. Paulin, l'écuyer de Jehan, les accompagne. Malin et débrouillard, il se révèle d'une aide précieuse. Ils sont en quête de fortune et de gloire, comme tant d'autres. Cependant, il y a tout de même un détail qui les distingue : sous le haubert, Jehan se révèle être une jeune femme...

Josselin, lui, rêve de défaire le Chevalier Noirci, un combattant anonyme qui ne retire jamais son heaume, fait bande à part et ne connaît pas la défaite. À l'occasion d'un tournoi organisé par le comte de Joigny, il espère triompher enfin de lui. Hélas, vaincu et blessé par cet adversaire redoutable, il doit laisser sa place à Jehan. Sera-t-elle de taille à remporter la victoire ?

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Mon avis

En 2022, j'ai eu la chance de repérer en librairie La république du crâne, un très épais one shot historique, écrit par Vincent Brugeas et illustré par Ronan Toulhoat.

224 planches pour raconter l'histoire de pirates la plus passionnante que l'on puisse imaginer, où les auteurs s'approchaient, autant que possible, de la réalité historique.

Ce duo d'enfer vient de récidiver, en 2023 et 2024, avec un autre récit historique, qui se déroule cette fois-ci au Moyen-âge. Ici, on ne parle plus de pirates, mais de chevaliers.

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Deux tomes, pour une somme de 272 pages (mais, malheureusement, également une somme d'argent à débourser largement excessive - plus de 40 €) où les deux hommes expriment à nouveau leur passion pour la réalité historique.

Ce fond historique, c'est la première qualité de cette saga (il y aura visiblement d'autres tomes) qui s'attache à raconter un aspect inconnu de la chevalerie.

Celui de ces combattants du quotidien qui, à côté des grands tournois dont on parle toujours dans les romans et les films, passent leur vie dans l'ombre  à se battre, dans des tournois de "seconde zone" (si je peux me permettre cette expression), et qui galèrent à gagner leur vie.

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La description de cette vie de combattants rend le premier tome de la série passionnant.

Le deuxième intérêt de ce récit au long cours, c'est le scénario de Vincent Brugeas et sa capacité à créer toute une galerie de personnages auxquels on s'attache très vite, qu'ils soient bons ou méchants.

Des liens complexes se nouent entre eux, dès le deuxième tome, et rien que cela justifie la poursuite de l'entreprise.

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Côté graphismes, je suis plus tempéré.

On retrouve le trait extrêmement précis de Ronan Toulhoat, très réaliste, qui fonctionne très bien  sur les décors et dans les scènes d'action mais qui, sur les visages, devient vite très rugueux et  me fatigue un peu les yeux.

Question mise en scène, les combats des tournois sont hyper dynamiques avec un découpage complètement déstructuré, mais qui manque parfois de clarté dans le déroulement.

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Quant aux intermèdes qui ponctuent chaque chapitre du récit, ils sont utiles pour approfondir la psychologie des personnages, mais très bizarrement anachroniques dans leur approche stylistique.

OK, je sais que cela n'est pas très clair, mais regardez les deux exemples orange et bleu que je place au dessus et en dessous (j'en profite pour saluer le travail sur la mise en couleurs de Yoann Guillo).

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Si Tête de chien (joli titre !) se situe un vrai cran en dessous de La république du crâne, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'une BD historique vraiment réussie, dont on tourne les pages avec plaisir.