Supernormal
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Le pitch
David Brinkley a été le plus grand des superhéros. Mais il est difficile d’être et d’avoir été. Un jour, il prend sa retraite, se marie, commence à perdre ses cheveux, à prendre du poids, et s’installe en banlieue.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, quand une série de catastrophes décime la population de superhéros disponibles pour sauver New York. Plus de Superman, plus de Batman. C’est David qui doit retrouver ses collants, sa cape et son masque pour sauver une Amérique qui doute, en pleine Guerre Froide.
Le seul problème, c’est que notre héros est désormais un homme entre deux âges, dont les pouvoirs tombent parfois en panne, et qui se sent complètement dépassé par l’Amérique des années 70, avec son cortège de nouveautés.
Il se lance quand même dans l’aventure, et nous emmène avec lui dans un thriller qui plonge avec humour dans les méandres d’une Amérique qui doute, après l’affaire du Watergate et la fin de la guerre du Vietnam.
Mon avis
OK, je suis d'accord avec vous : la couverture de ce roman est tellement moche qu'il faut beaucoup de conviction pour l'acquérir.
Mais si vous êtes un brin curieux et amateur de SF/Comics (rayez la mention inutile), la lecture du pitch peut vous tenter. C'est ce qui m'est arrivé.
Il faut dire que, comme le rappelle l'important appareil critique précédent le roman (une introduction, une préface et un avertissement, rien moins que ça !) ce titre est, pour les amateurs de comics et de SF, un peu mythique.
Rendez-vous compte : un roman disruptif, comme on dirait pompeusement de nos jours.
Le premier de l'histoire où l'auteur prend la peau du mythe des super-héros et la retourne complètement pour en faire une parodie. Une moquerie. Ou, du moins, une aventure vraiment pas sérieuse, un travail à la Mad, ce magazine insolent qui, à la même époque, se foutait de la gueule d'à peu près tout et n'importe qui.
Le résultat ? Un roman qui, dans sa première moitié, est vraiment drôle.
Imaginez : un super-héros à la retraite, bedonnant, qui a bien l'impression d'avoir oublié comment on se débrouille pour voler...
Mais l'histoire ne s'arrête pas là, car Robert Mayer ne fait pas que se moquer : il prend le soin de raconter une histoire, avec des rebondissements, des surprises.
C'est ce qui permet au projet de tenir la distance et de se terminer, ma foi fort plaisamment, avec un avant-dernier chapitre (le numéro 36) sacrément gonflé... mais je vous laisse le soin de le découvrir par vous-même.
Attention, un gros, gros bémol, cependant : le roman est tellement connoté U.S. 60's et 70's, tellement bourré de jokes réservés uniquement aux américains de l'époque, que cela gâche un peu le plaisir du lecteur français contemporain même si, comme moi, il possède un bon vernis de culture américain.
Des notes de bas de page insérées par le traducteur, il y en a des dizaines et des dizaines, pour expliquer les blagues allusives de l'auteur. De quoi décourager pas mal de lecteurs, au risque de les dégoûter avant la fin.
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