Le pitch

Tandis que l'appareil photo qui aurait pu appartenir au célèbre alpiniste disparu George Mallory suscite toujours toutes les convoitises, Fukamachi entreprend de suivre en tant que photographe l'ascension clandestine de Habu Jôji sur la face Sud Ouest de l'Everest, en hiver et sans oxygène !!

Habu accepte uniquement à la condition qu'ils n'aient plus de contacts une fois l'ascension commencée et que chacun se débrouille. Fukamachi rejoint alors Habu pour la période d'acclimatation à l'altitude où il va en apprendre un peu plus sur ce mystérieux et fascinant personnage et peut-être également sur lui-même !

Mon avis

Quatrième volume de la saga en cinq tomes de Jirô Tanigushi sur la montagne.

Si vous avez lu ma critique des trois premiers tome (préalable indispensable), vous savez que le grand illustrateur japonais s'est lancé dans une aventure a priori loin de son univers habituel : parler de la passion de la très haute montagne et de l'alpinisme.

Si vous êtes fasciné par ces sujets (sinon, passez votre chemin !), vous ne pouvez qu'avoir été accrochés par la quête de Fukamachi, ce journaliste spécialiste de montagne, sur près de 1 000 planches (déjà !).

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Et même si le troisième tome était décevant, à force de s'éloigner de l'histoire principale pour emprunter les mauvais chemins d'une intrigue policière secondaire inutile et maladroite, vous avez bien fait de poursuivre.

Pourquoi ? Parce que, dès les premières planches de ce volume, Taniguchi nous entraîne sur les pentes de l'Everest, que nous ne quitterons plus jusqu'à la fin.

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La double confrontation que le lecteur anticipait depuis un moment commence.

Affrontement entre Habu et l'Everest, bien entendu, qui va mener le grimpeur monomaniaque jusqu'à l'extrémité de sa passion (je n'en dis pas plus...), mais aussi affrontement un peu moins attendu entre Fukamachi et lui-même.

C'est d'ailleurs ce deuxième enjeu que Taniguchi met en avant dès le départ, en privilégiant habilement l'ascension de l'Everest du point de vue du journaliste, plutôt que de suivre le champion.

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Fukamachi monte aussi haut que possible pour photographier Habu.

Il va y risquer sa vie, tout en se posant - enfin ! - les questions essentielles sur sa propre existence : pourquoi est-il là, et que veut-il devenir ?

Asphyxiant dès le début (c'est normal, c'est une escalade sans oxygène !), le récit prend tout de suite le lecteur à la gorge et ne le lâche pas d'une seconde jusqu'à un cliffhanger de fin de volume (jamais le mot n'aura été utilisé plus à propos !) qui l'oblige à se précipiter sur le dernier volet de l'immense saga.

NB : cela va sans le dire, mais les dessins en noir et blanc de Taniguchi sont toujours juste somptueux.