Signal d’alerte
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Le pitch
"Il est des choses qui nous perturbent, des mots ou des idées qui surgissent sous nos pas comme des trappes, nous précipitant de notre monde de sécurité et de bon sens en un lieu beaucoup plus sombre et moins accueillant."
C'est là le chemin que Neil Gaiman nous propose d'arpenter à travers ces vingt-quatre nouvelles, contes et poèmes, en s'affranchissant des genres pour ne garder que la substantifique moelle d'un imaginaire tour à tour sombre ou flamboyant.
Mon avis
L'inconvénient, avec un polygraphe surdoué comme Neil Gaiman, c'est qu'il publie plusieurs livres par an - roman, BD, nouvelles - et que leur qualité va de purement géniale à franchement médiocre.
"Qui trop écrit, mal étreint" dit le sage, qui n'a pas manqué de sortir sa maxime à une tapée de spécialistes de ce syndrome logorrhéique, comme Stephen King...
Malheureusement, Signal d'alerte fait partie des œuvres franchement dispensables de l'auteur de Neverwhere, L'étrange vie de Nobody Owens et Stardust (parmi d'autres chefs-d'œuvre).
Non que l'ouvrage ne comporte pas quelques morceaux de bravoure, puisqu'il s'agit d'un recueil de 24 nouvelles et textes courts (dont plusieurs poèmes, franchement sans intérêt pour un lecteur français) qui court sur près de 500 pages (alors que la moitié aurait été parfait).
La première moitié du volume présente même quelques textes franchement réussis, comme La vérité est une caverne dans les montagnes noires, la nouvelle la plus longue du recueil. Mais Gaiman n'a pas su trancher, et le livre est à la fois trop long, inégal et il manque franchement de cohérence.
Le lecteur saute ainsi d'un conte merveilleux (et parfois un peu parodique, comme La dormeuse et le rouet) à un récit purement fantastique, en passant par une nouvelle proche de l'horreur comme savait si bien en distiller Ray Bradbury ou Frédric Brown.
Résultat : l’œil zappe d'un texte à l'autre, à la recherche de la perle rare, et le lecteur finit par soupirer, déçu. Dommage.
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