Shi
Dargaud
Shi
Dargaud
Le pitch
Sept mois se sont écoulés depuis les événements du Crystal Palace. Jay et Kita vivent chacune l'enfer : la première, mariée de force, la seconde, contrainte à se prostituer. Jour après jour, la haine les consume, elles qui maudissent leur destin et cette société qui écrase les femmes et les pauvres.
Mais l'heure de la revanche a sonné.
Et celle-ci pourrait bien s'incarner dans des clichés compromettants qui risquent de faire voler en éclats l'empire britannique. Le réveil du démon approche. Qu'il déverse son pouvoir et sa colère sur ce monde d'hypocrisies. Que vienne le règne du Roi Démon ! Est-ce là l'origine de « Shi », cette organisation terroriste qui, aujourd'hui, venge la veuve et l'orphelin ?
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Mon avis
Moins d'un an après Au commencement était la colère..., le formidable premier volume de la série Shi, Dargaud publie déjà Le roi démon, le deuxième tome de ce qui restera certainement une des plus grandes réussites de la BD pour adultes de l'année 2017.
"Joie !" s'exclame le lecteur amateur de sensations fortes et de beautés graphiques !
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Cette histoire sans aucun tabou (les scènes de sexe et de violence sont nombreuses, l'histoire est donc exclusivement réservée à un public averti !) se déploie avec une intelligence diabolique (et ce n'est pas qu'une formule de style...), Zidrou alternant les scènes contemporaines et celles se déroulant en plein milieu du XIX° dans un Londres vicié et vicieux.
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Certains trouveront que Zidrou charge carrément un peu fort la barque, en peignant un tableau caricatural d'une société corrompue où tous les acteurs sont des politiciens véreux, des policiers sans pitié, des putes et des mendiants.
Mais justement, quel plaisir de lire, pour une fois, une BD qui s'affranchit des frilosités contemporaines pour revenir à l'essence du roman gothique du XIX° siècle anglais !
Le scénariste n'hésite pas à invoquer (littéralement) les esprits maléfiques, entre scènes de la misère sociale et évocation d'une époque où la morale omniprésente en surface, dissimulait les pires turpitudes...
Du fond de qualité, donc, mais surtout sublimée sous une forme exceptionnelle.
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José Homs est un dessinateur remarquable et chacune de ses planches déstructurées mises en couleurs de manière voluptueuse (l'utilisation du rouge est remarquable) est un tableau unique. Un plaisir des yeux, vraiment.
Si le deuxième tome m'a semblé un chouïas en dessous du premier, c'est sans doute parce que l'effet de surprise initiale s'était dissipé.
Il n'en reste pas moins que j'attends avec impatience la suite de l'aventure qui, on le pressent, va franchir l'Atlantique pour aborder le nouveau monde.
Chaudement recommandé !
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