Satanie
Soleil
Satanie
Soleil
Le pitch
Charlotte alias Charlie une jolie rousse, organise une expédition afin de retrouver son frère.
Ce jeune scientifique, qui a disparu sous terre depuis plusieurs mois, affirmait au plus grand étonnement de tous pouvoir prouver l'existence de l'Enfer en s'appuyant sur la théorie de l'évolution de Darwin !
Le petit groupe conduit par Charlie s'enfonce donc sous terre et découvre au fur et à mesure de sa progression que les entrailles de notre planète pourraient bien abriter une autre forme de vie pour le moins inattendue.
Mon avis
Vous cherchez une BD surprenante de bout en bout, pour vous secouer un bon coup le bulbe rachidien ?
Chouette, j'ai justement ça en magasin depuis quelques temps !
Satanie, c'est une satanée surprise ! (Je sais, fastoche), un O.V.N.I. souterrain qui ne ressemble absolument à rien de connu.
120 planches d'une histoire très dense, dans une magnifique édition des éditions Soleil à la couverture rouge... comme l'enfer, au lettrage doré, en relief, et aux gardes noires...comme toutes les pages de l'album.
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120 planches sur fond noir ? Il y a bien longtemps que je n'avais pas vu cela !
A la lecture de ce one shot, cela parait pourtant rapidement comme une évidence, tant ce fond noir permet de mettre en valeur les graphismes étonnants, mais surtout les couleurs pétantes incroyables dues à Kerascoët, ce couple de graphistes qui se sont visiblement complètement éclatés tout au long du récit de Fabien Vehlmann.
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Le récit... tiens, parlons-en, justement . Cela commence un peu comme un hommage à Voyage au centre de la Terre, avec ce groupe de spéléologues qui s'enfoncent peu à peu dans les galeries d'un gouffre du sud de la France, à la recherche d'un des leurs, disparu depuis des semaines.
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Une histoire de sauvetage, banale, donc.
Sauf que le sauvetage va se prolonger et l'équipe s'enfoncer profond, très profond, jusque dans des zones improbables où vivent des hommes étranges, mais aussi des créatures comme vous voudriez ne jamais en avoir rêvé (cauchemardé !).
Cauchemar ? Délire ? L'épopée prend peu à peu des proportions dantesques, fantasmagoriques, dignes d'un trip sous acide.
Jusqu'à ce que l'improbable survienne... et encore, et encore...
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Rendons hommage ici à l'imagination délirante de Vehlmann, qui ne se refuse rien, ou plutôt qui s'autorise tout.
C'est un récit d'aventures digne de Lovecraft que le lecteur découvre peu à peu, pris par l'histoire... qui s'achèvera d'ailleurs par un sacré clin d’œil.
Un récit que n'aurait pas renié un Jules Verne du XXI° siècle sous LSD, pour l'inclure dans un de ses Voyages extraordinaires.
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Côté graphismes, on peut ne pas aimer, voire détester les visages très enfantins des personnages des Kerascoët (ainsi que - mais c'est vétille - le lettrage des bulles, très mécanique) qui ne vont pas avec le reste du dessin.
Mais c'est bien le seul reproche qu'on peut leur faire car, pour le reste, c'est un perpétuel feu d'artifice visuel.
Et côté couleurs, attention : vos rétines risquent de se décoller sous le choc visuel perpétuel que vous réservent Kerascoët !
Si vous êtes adulte (l'album est à la fois violent et parfois, bizarrement sexuel) et que vous aimez les BD d'aventure qu'auraient pu écrire un Jules Verne sous LSD pour une de ses Voyages extraordinaires, Satanie est pour vous !
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