Sambre
Glénat
Sambre
Glénat
Le pitch
Skyvore island, mai 1857. Au coeur de la tempête, La Désirée fend les flots au large de l'Irlande. À son bord, des bagnardes enchaînées qui en échange d'une remise de peine ont accepté de s'exiler à Cayenne.
Parmi elles, le matricule 3492, alias Julie Saintange, s'abandonne à la mélancolie. Les souvenirs de Bernard Sambre se disputent à ceux de Bernard-Marie, leur enfant commun. Le premier est mort, le second lui a été volé.
Quand soudain, éventré par un récif, le bateau sombre dans une mer démontée. Malgré ses chaînes, Julie survit à la noyade. Elle échoue au pied d'un phare perdu en pleine mer. Adam Scott Shagreen, le gardien des lieux, lui offre l'hospitalité dans ce qu'il appelle son purgatoire et l'accueille avec ces mots : «Vous êtes une miraculée»
Mais, comme en écho, dans la pénombre, Julie entend la voix du fantôme de Bernard qui lui demande « Pourquoi as-tu survécu, Julie ? Tu ne m'aimes plus ? »
Mon avis
6e et dernier tome de la fameuse saga d'Yslaire. Depuis le tome 3, Yslaire est tout seul aux commandes, il a laissé Balac (Yann) sur le bord de la route.
Il s'agit donc d'un nouveau cycle de la saga en deux tomes , qui débute huit ans après la fin du premier cycle.
L'histoire a perdu un de ses personnages principaux (je ne vous dirais pas lequel, pour qui me prenez-vous !) et, malheureusement, avec lui, le ressort dramatique essentiel qui l'animait et la rendait poignante.
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Que diriez-vous si Shakespeare vous proposait une suite à Roméo et Juliette, mais sans Roméo (OK, je sais que les deux sont morts, mais imaginez que Juliette ait survécu par miracle) ? Vous ne seriez pas enthousiasmé, n'est-ce pas ? Nous sommes d'accord, c'est bien là que se trouve le problème.
Attention, je ne dis pas que, soudain, la série perd tout intérêt, loin de là ! Il demeure le trait d'Yslaire, fabuleux (vous pourrez découvrir notamment quelques cases de "marine" époustouflantes) et les couleurs, magnifiques .
On retrouve également ce fond romantique qui, dans sa noirceur et son pessimisme éperdu, rejoint si bien les romans du XIX°.
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Mais, je suis navré de le dire, l'intrigue est beaucoup moins prenante et le sort des personnages importe moins au lecteur. Et si la mise en couleur reste splendide, l'auteur a tout de même opéré des modifications techniques très nettes qui font perdre de la spontanéité au "jeté" des couleurs.
Modifications particulièrement visibles dans le sixième et dernier tome, où Yslaire fait notamment l'erreur fondamental de faire quasiment disparaître le fameux "rouge Sambre", l'emblème de la série !
Quoiqu'il en soit, Yslaire conserve son exigence et les deux derniers tomes restent d'un niveau très nettement supérieur à la moyenne de la production de BD historique française. N’hésitez pas !
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