Le pitch

Des phénomènes météorologiques d'une alarmante ampleur sévissent sur toute l'Europe occidentale, bouleversant la vie de millions d'hommes... À un hiver long et meurtrier a succédé un dégel propice aux inondations.

Préoccupé par ces fluctuations météorologiques et ses désastreuses conséquences, le gouvernement britannique a chargé le professeur Mortimer d'en déterminer les causes. Il se rend donc en France, chez son vieil ami le professeur Labrousse, directeur de la météo.

Mais Mortimer est détourné de ces préoccupations par la disparition inexpliquée du chauffeur de taxi que Labrousse l'avait envoyé chercher à la gare. Il est le dernier à l'avoir vu vivant et devient le principal suspect de la police. Notre bouillant Écossais décide de résoudre cette nouvelle énigme, et compte sur l'aide du capitaine Blake, lui aussi de passage en France. Le chef du MI5 est sur la piste d'un réseau d'espions dont le centre semble se situer à Paris même.

Cependant Mortimer disparaît à son tour, avant d'avoir pu contacter Blake.  Dès lors, ce dernier, aidé de Labrousse, se lance dans une double enquête : débusquer la mystérieuse filière, et retrouver son ami.

Mon avis

Cinquième aventure de la série Blake et Mortimer.

Avec S.O.S. Météores, Edgar P. Jacobs sort tout juste de la création d''une histoire de pure science-fiction (L'énigme de l'Atlantide) et, avec une couverture d'album clairement technologique et apocalyptique, le lecteur pense replonger dans une autre histoire "ailleurs".

Ce n'est que  très partiellement vrai car, si dès le départ, l'intrigue expose la survenance d’événements climatiques étranges, ce n'est que dans dans les dix dernières planches que vient la part (et l'explication) étrange du récit.

Entre les deux, cinquante planches d'un récit purement policier qui fera à l'époque (et toujours aujourd'hui, mais pas forcément pour les mêmes raisons), le plaisir du lecteur français.

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C'est en effet en France que se déroule l'intégralité de l'histoire, baignée dans une atmosphère hyper réaliste (en dehors des phénomènes météo, bien entendu!), avec une plongée dans le Paris, la banlieue et (ce qui était encorealors) la campagne française des années 50.

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Un cadre formidablement bien dessiné - avec la précision maniaque que l'on connait à l'auteur - qui lui donne notamment l'occasion de dérouler en plein milieu de l'album la plus belle séquence de l'intrigue, une course-poursuite haletante sous la neige, à coup de voitures et de trains : magique !

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C'est tout le paradoxe de cette histoire, que j'ai toujours trouvé un peu bancale : la partie la plus intéressante est réaliste, l'explication ne l'est pas.

Mais l'ensemble est magnifiquement dessiné, le récit haletant, et le "climat" qui sert de toile de fond a pris, soixante ans plus tard, une résonance écologique que n'aurait certainement pas pu imaginer Jacobs à l'époque !