Le pitch

A 27 ans, Riad Sattouf, traumatisé par ses années de collège, décide de retourner en 3e. Mais pas n'importe où : chez les riches.

Le jour de son arrivée, le principal le prévient " Dans mon établissement, vous n'entendrez pas beaucoup de "nique ta mère".

Raté. L'élève Sattouf a tout vu, tout entendu. Et il en est ressorti avec une certitude les adolescents des beaux quartiers sont loin d'être des enfants sages...

Mon avis

Faites-moi plaisir : allez au delà de la couverture immonde qu'Hachette a choisi pour habiller cet album de Riad Sattouf !

Ce petit roman graphique est un vrai délice, un moment rare de sociologie bourré d'humour...

Désormais, tout le monde connait Riad Sattouf, grâce à deux séries au succès immense (et mérité), L'arabe du futur et Les cahiers d'Esther.

Mais en 2005, il est tout juste sur le point d'entamer la saga Pascal Brutal, qui va le sortir de l'anonymat, et cet album jaune pisseux passe un peu inaperçu.

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Dommage, car l'idée de départ est superbe : intégrer à 27 ans une classe de 3ème pour, pendant quelques temps, tel un journaliste embedded, vivre la vie d'un collégien de notre époque avec le recul d'un adulte.

Le résultat est parfaitement à la hauteur  de l'intention.

Disons-le tout net : Retour au collège est sans doute l'oeuvre la plus réussie de Riad Sattouf après L'Arabe du futur.

Meilleur que Les cahiers d'Esther ? Sans doute, car dans cette petite centaine de pages, l'auteur aborde le sujet de l'adolescence avec une fraîcheur totale, que l'on ne retrouve pas totalement dans ces albums parus plus tard.

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Après tout, 27 ans, c'est à la fois très jeune et très vieux quand on est confronté à des ados de 14/15 ans.

Suffisamment jeune pour être troublé par les collégiennes les plus jolies (cela va s'avérer réciproque).

Suffisamment vieux pour saisir tous les travers et les ridicules de cette jeunesse.*

Si l'on rit tout le long de ce reportage où Sattouf exerce son talent de dessinateur crobardeur avec bonheur, on ne peut surtout qu'être frappé par l'humanité et la tendresse du regard qu'il porte sur ceux qui, douze ans plus tôt , étaient ses coreligionnaires.

L'adolescence, ce n'est pas la période la plus facile de la vie. Riad Sattouf le démontre formidablement bien.

Plus que conseillé.