Le pitch

La gigantesque armée de l'empereur Ming assiège la forteresse du roi Yang. Toute la population du royaume a trouvé refuge derrière les hautes murailles de la ville et les soldats royaux sont prêts à lutter jusqu'à la mort pour défendre la cité et ses occupants. Mais le courage ne suffit pas toujours...

L'adaptation d'une fable sur la guerre commanditée par une province chinoise à Thierry Robin, un passionné du monde asiatique et de la Chine depuis près de 35 ans !

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Mon avis

Les yeux jaunes, là, juste au dessus, ce sont ceux du récitant de ce magnifique album, un one shot de 128 planches qui ne ressemble vraiment, vraiment, à rien d'autre.

Les yeux d'un corbeau (dans le titre, c'est la plume noire) qui, tout au long de ce récit en forme de conte historique chinois, survole l'histoire, commente l'action et dialogue avec... la montagne sur laquelle se déroule ce terrible drame (dans le titre, c'est la pierre rouge).

Dans une postface bien menée, Thierry Robin raconte par quels chemins improbables il est s'est retrouvé à créer la première BD occidentale destinée spécifiquement au marché chinois.

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Une œuvre de commande, ou presque, qui - vicissitudes et aléas intégrés -, lui prendront pas loin de trois ans de sa vie, pour un résultat commercial chinois proche de l'inconnu... puisque l'éditeur ne reprendra jamais contact avec lui après la publication, malgré ses sollicitations, pour lui faire part de l'accueil du marché local !

Heureusement qu'il y avait Dargaud pour reprendre le travail effectué et le rendre accessible au marché européen !

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Car, quel dommage cela aurait été de ne pas découvrir cette petit merveille graphique, où le talent d'illustrateur de Thierry Robin, déjà approché dans le passionnant La mort de Staline, explose littéralement.

Quel plaisir de découvrir le plaisir [NB : au cas où : la redondance est volontaire !] que prend un illustrateur de talent à se lâcher, dans un projet qui le porte sans limite !

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Pierre rouge est un conte, mais un conte historique, inspiré par un conflit réel, une âpre bataille entre un empereur Ming et son vassal en révolte (on se situe donc entre le 14ème et le 17ème siècle).

Maître corbeau raconte ce terrible affrontement, le siège de la cité, perchée sur la montagne, par les troupes impériales.

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Ne croyez pas que l'entreprise de Thierry Robin soit rébarbative, trop didactique.

Au contraire : on se laisse emporter par le récit de cette guerre sanglante, portée par un texte splendide, un découpage et une mise en scène digne d'un film à grand spectacle comme aime en produire l'industrie cinématographique chinoise.

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L'atout principal de l'album, ce sont ses graphismes, et sa mise en couleurs.

Dès la première planche, c'est une splendeur.  Des illustrations semi-réalistes, magnifiées par un travail étonnant sur les contrastes entre les ombres et la lumière.

Passionnant, splendide : coup de cœur !