Période glaciaire
Futuropolis
Période glaciaire
Futuropolis
Le pitch
Vous êtes un explorateur. Vous vous trouvez devant un immense palais (il s'agit du Louvre, mais vous n'en savez rien). Vous y entrez.
Vous découvrez alors des siècles d'art. Vous êtes maintenant perplexe : quelle signification ces images collées au mur pouvaient-elles donc avoir pour vos ancêtres ? En vérité, il faut bien le dire, vous ne savez que penser de tout cela.
Vous voilà bien songeur, d'autant plus que le flair historiologique de votre chien-cochon ne vous évitera aucune interprétation hasardeuse et, disons-le, farfelue...
Nicolas de Crecy a inauguré en 2005 avec Période glaciaire une collection de bande dessinée en co-édition avec Le Musée du Louvre. Une collection où des auteurs, confrontent leur univers à celui d'un des plus prestigieux musée au monde.
Mon avis
Lire un pitch comme celui qui se trouve juste au dessus de mon commentaire est inutile, je dirais même contre-productif.
Car savoir que cet album fait partie d'une collection inspirée par le musée du Louvre, le lecteur s'en moque un peu.
Surtout que la première partie de l'album repose sur une atmosphère post-cataclysmique, très étrange, où l'on ne sait pas où l'on est, où l'on va; et c'est cela qui est réussi. Tandis que si l'éditeur vous gâche la surprise...
*
*
Bref : Nicolas de Crécy s'est lancé dans une entreprise originale, qui a rencontré une très large succès d'estime (salué par la critique et de nombreux prix lors de sa sortie, il y a une douzaine d'années).
Avec un dessin étrange, et une mise en couleurs à l'aquarelle qui privilégie un flou quasi impressionniste, il parvient à plonger le lecteur, dès la première planche, dans une atmosphère bizarre.
Une équipe d'explorateurs qui avance dans une zone glaciaire désertique, avec pour seuls compagnons des chiens mutants qui ressemblent à des cochons, qui portent des lunettes et parlent comme vous et moi... Et qui cherchent. Quoi ? Des traces de civilisation disparue.
La première partie, qui retrace la quête des explorateurs, est très réussie. Bizarre.
La seconde partie de l'album, où les héros sont confrontés à l'étrangeté d'un musée du Louvre enfoui dans la glace, qu'ils prennent pour les traces d'une civilisation disparue dont ils essaient de décrypter le fonctionnement à l'aide des tableaux exposés, est aussi une réussite.
La manière dont l'auteur se moque littéralement des travers des historiens ethnologues, capables de se fourvoyer dans les grandes largeurs dans leur interprétation du passé, est très réjouissante.
*
*
Après... Nicolas de Crécy ne sait visiblement pas comment terminer son histoire et les vingt dernières planches de l'album partent complètement en vrille.
Dommage. L'entreprise ne manquait pas d'intelligence.
Acheter sur Amazon