Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes ?

Zidrou & Roger

Dargaud

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Le pitch

Un duo inédit pour un album plein d'humanité et de tendresse : Zidrou et Roger, le dessinateur de Jazz Maynard, signent le one-shot Pendant que le Roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait ses chaussettes ?

Eh bien, c'est sa maman ! Madame Hubeau, elle, s'occupe seule de son grand enfant de 40 ans, Michel, handicapé. Un quotidien certes difficile, mais joyeux et qu'elle assume avec courage et générosité. Un magnifique hommage à toutes ces personnes admirables qui se battent dans l'ombre.

Mon avis

Un joli titre, pour une belle idée. La quatrième de couverture expose, de manière complètement (trop ?) explicite, les intentions des auteurs :

Catherine a 72 ans. Elle est veuve. Son fils de 43 ans, Michel, vit encore avec elle. Il faut vous dire que Michel est handicapé suite à un accident de voiture.

Permettez-nous de vous raconter par petites touches, par petites tranches de vie, le quotidien de cette héroïne.

Permettez-nous de tenter de capturer ses sensations, ses émotions, de traduire en quelques pages une vie de sacrifice et d'amour. Une belle vie, en somme.

Et, croyez-le ou non, en sa compagnie et celle de son fils, nous allons vivre de bons moments. De moins bons aussi, bien sûr. Mais n'est-ce pas le lot des héros que de souffrir ? …

Voilà. Tout est dit. Car cet album plein de bons sentiments n'est rien de plus, rien de moins qu'un hommage à toutes ces personnes qui œuvrent au quotidien, qui parfois sacrifient leur vie, pour aider leur prochain, défavorisé, touché par le destin.

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Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre

Les 1ère et 4ème de couverture, une fois dépliées

L'ensemble est touchant, juste, indéniablement. Mais de bons sentiments suffisent-ils à faire un bon livre ? Malheureusement, ce n'est pas le cas, sinon cela se saurait. Et franchement, j'ai été assez déçu par le résultat, pour plusieurs raisons.

La première, c'est que cet ensemble de petites touches, de scènes de quelques pages à chaque fois, comme des coups de pinceaux légers destinés à peindre le quotidien des personnages principaux, manque d'un début de commencement de fil conducteur; il n'y en a aucun.

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Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre

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Le second, c'est que, malgré le talent de Zidrou (c'est un scénariste touche à tout que je trouve formidable), le fond déçoit un peu. L'ensemble est - pardonnez-moi un tel terme sur un sujet aussi délicat et a priori consensuel - un peu convenu.

La troisième, c'est que le très beau dessin de Roger (Ibáñez Ugena), souple, vif, terriblement expressif et graphiquement très esthétique, baigne dans une mise en couleurs que j'ai trouvé franchement ratée (j'ai failli utiliser un adjectif beaucoup plus - trop - péjoratif).

Une déclinaison de teintes totalement glauques, ternes (du verdâtre, du violet rosâtre, du marronnasse) qui sont de surcroît complètement redondantes avec le fond de l'histoire.

N'aurait-il pas été plus judicieux de créer une opposition entre le terne quotidien de Catherine et des couleurs vives, plutôt que de faire du ton sur ton ?

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Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre

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Voilà. Je suis profondément déçu de l'avoir été (déçu). Reste une belle intention, et des dessins magnifiques, qui peuvent justifier un détour vers  Pendant que le roi de prusse... un bien joli titre !

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