Le pitch

On savait Victor Hugo humaniste, en relisant Notre dame de Paris, on le découvre punk ! Contestataire, drôle et anarchisant ! Non seulement cette épopée nous précipite de la hauteur de cinq siècles, en plein cœur du Paris médiéval, dans une société brutale et obscurantiste où règnent bûcher, superstitions et haine de l’hérétique, mais dans ce décor fascinant, Hugo nous offre un récit d’une saisissante modernité. Au centre de ce drame, une jeune fille, Esmeralda, ses prédateurs et la cathédrale Notre Dame comme axe, édifice totémique, autour duquel gravitent tous les protagonistes et se tisse le sourd complot des ténèbres.

Après les succès de Dracula puis de Frankenstein, Georges Bess nous revient avec le plus emblématique des écrivains français. Il s’associe au souffle Hugolien pour nous livrer une magnifique fresque historique, épique et romanesque qui rend hommage à la richesse de l’œuvre originelle.

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Mon avis

Georges Bess, cela a été pour moi, il n'y a pas si longtemps, la révélation complète à travers sa merveilleuse adaptation du grand roman gothique Dracula, de Bram Stocker. Un chef-d'oeuvre d'adaptation, tant sur le fond que sur la forme (quels graphismes, nom d'un vampire !).

Depuis, devant le succès majeur de cet album, Georges Bess a poursuivi sur la voie des adaptations romanesques en BD en s'emparant du Frankenstein, de Mary Shelley.

Avant de tenter la passe de trois avec le présent album, une longue adaptation fidèle de l'immense roman de Victor Hugo.

Une fois de plus, il décide de travailler de manière la plus proche du récit original en suivant la trame scénaristique avec fidélité.

Mieux : il a l'excellente idée de "gommer" les passages les moins réussis et les plus datés du livre de ce bon vieux Victor.

Il transforme ainsi les trop longues descriptions du Paris de Louis XI en de splendides vues hyper réalistes qui plongent directement le lecteur dans la capitale au XIII° siècle, de l'île de la Cité qui était alors le cœur de la cité, jusqu'à la cour des miracles.

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Une fois écartées ces descriptions, il reste donc juste l'histoire tragique originale, ce drame-passion entre les trois personnages inoubliables - Frollo, Quasimodo et Esméralda - qui ont marqué l'histoire de la littérature.

J'adore cette histoire, tant elle touche à l'âme et aux passions humaines - l'amour, le désir, la haine, la passion.

Georges Bess restitue cette tension permanente du roman avec son trait immédiatement reconnaissable, réaliste, précis, fiévreux (oui, un trait peut-être fiévreux, allez voir !).

Comme toujours, uniquement du noir et blanc, mais avec ces infinies nuances de gris qui restituent les ombres, la nuit, les ténèbres.

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Bref, vous l'avez compris, voilà un nouveau petit bijou qui vous tiendra longuement en haleine (200 planches très denses), même si l'exercice ne se prête pas autant aux performances graphiques que l'inoubliable Dracula, qui reste pour moi LA référence du genre.

NB : comme pour les albums précédents, il existe deux versions de l'album, une standard, très belle, et une autre "prestige", dont le très grand format met parfaitement en valeur les graphismes de Georges Bess.