Le pitch

Le réseau maîtrise l'eau. Le réseau maîtrise l'homme. Un monde sillonné de tuyaux gigantesques et peuplé de dinosaures... Des villes qui flottent dans le ciel et recouvrent de leurs ombres les faubourgs grouillants d'une humanité industrieuse... Et un « réseau » omniprésent qui domine les terres et les hommes.

Jarri Tchepalt est un berger du désert de Ty. Il parle aux dinosaures et maîtrise l'art des cordes. Quand un camion générateur d orage anéantit son troupeau, Jarri décide de partir en ville pour la première fois afin de se venger...

Mais révolte et révolution ne mènent pas toujours là où on croyait.

Mon avis

Vous êtes probablement passé un jour ou l'autre à proximité de cet album et votre oeil a sans doute été attiré par son impressionnante couverture aux couleurs franches : en haut de l'illustration, une mégalopole comme accrochée dans le ciel, tête en bas; en bas, un homme montant un dinosaure, dans un décor de désert post-apocalyptique.

Si vous avez pris la peine de prendre en main l'ouvrage, vous avez pu apprécier son poids spectaculaire et ses dimensions impressionnantes. plus de 200 pages sous une épaisse couverture pelliculée (et de jolies gardes bleues).

Et si vous avez ouvert l'album... vous en avez pris plein les mirettes !

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Negalyod est un des buzz de l'année BD 2018, et c'est parfaitement mérité, car l'entreprise est fabuleuse, et le résultat à la hauteur des ambitions a priori exagérées de son auteur, Vincent Perriot.

Pendant deux ans et demi, Vincent Perriot, jeune auteur, a trimé, tout seul, comme un grand, pour écrire le scénario, les dialogues, et dessiner les deux cent planches de cette épopée de nulle part.

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Tout juste s'est-il adjoint les services de Florence Breton pour mettre en couleurs le résultat... et il a bien fait, tant elles sont adaptées à l'ambiance de l'histoire.

Une entreprise étonnante. Bien : et après tout ça, de quoi parle-t'il, ce truc spectaculaire ?

Eh bien, tout simplement d'une histoire par deçà les étoiles. Quelques part, sur une planète parfaitement désertique, asséchée par surexploitation.

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Sur le terrain, des déserts dignes du Colorado, peuplés de quelques humains... mais surtout de bestioles géantes qui ressemblent fort à des dinosaures; mais aussi, une ville géante, surpeuplée.

Dans le ciel, une structure bizarre...

Mais je n'en dirais pas plus car l'histoire, un poil foutraque (c'est la seule critique que me permettrais d'émettre) a finalement une importance assez relative, même si l'auteur a un sens indéniable du suspens et des dispositions spectaculaires pour les courses-poursuites (qui valent bien celles de Mad Max !).

Je me contenterai de vous recommander avec chaleur et admiration la lecture de cette oeuvre graphique tout à fait exceptionnelle.

Vincent Perriot a un coup de plume fabuleux, que certains compareront (avec juste raison) à celui de Moebius.

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D'autres l'ont traité de copieur, ce qui est totalement faux. S'ils s'étaient un peu renseigné, ils auraient appris que Perriot n'a découvert Moebius qu'après la mort de Jean Giraud et que, s'il l'admire, ce n'est pas sa seule source d'inspiration.

Vincent Perriot a un univers entier dans la tête, et il l'a restitué pour le plus grand bonheur de ses lecteurs : paysages dantesques, animaux délirants, perspectives étonnantes, chaque vignette (petite, moyenne, grande, jusqu'à la double page) est un plaisir des yeux et de l'esprit.

Un vrai coup de cœur, recommandé à tout ceux qui ont encore, quelque soit leur âge, un peu la tête dans les étoiles.