Le pitch

Février 1931. Charlie Chaplin rejoint son Angleterre natale pour y présenter Les Lumières de la ville. Abattu par des problèmes personnels, déstabilisé par l'avènement du cinéma parlant, il ressent le besoin de s'éloigner de son travail et des États-Unis, son pays d'adoption.

Il entreprend alors un tour du monde qui le mènera, seize mois durant, en Allemagne, en Italie, en France, en Algérie, au Sri Lanka, à Singapour, au Japon… Partout on l’accueille comme une star, et les personnalités de l'époque le réclament — Winston Churchill, Marlene Dietrich, Albert Einstein ou Gandhi. Cette expérience influencera son œuvre future : Les Temps modernes (1936) et Le Dictateur (1940) sont des illustrations économique et politique des constats effectués lors de son périple.

Mon avis

Dire qu'il y a encore des gens qui pensent que Charles - Charlie - Chaplin était un simple clown, un amuseur public ! Un type rigolo en costume étriqué qui marchait les pieds écartés en balançant sa canne...

Pour ceux qui en seraient là, il me parait nécessaire de leur conseiller de lire deux livres.

Le premier, c'est  Histoire de ma vie, son autobiographie, où vous pourrez vérifier que Chaplin, acteur, réalisateur, compositeur de génie, était également un merveilleux conteur.

Sautez  sur cet épais bouquin que je critique ailleurs sur ce site, il est tout simplement passionnant, fascinant !

Le second, c'est Mon tour du monde, ce livre de souvenirs où il raconte le "tour du monde" qu'il réalisa en 1931, durant 16 mois, alors qu'il était au sommet de sa gloire cinématographique.

Vous découvrirez dans ce petit opuscule bourré d'anecdotes la vivacité de son sens de l'observation et la qualité du témoignage qu'il porte sur l'Europe sociale et politique du début des années 30.

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La rencontre entre Chaplin et Einstein

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La première partie de la chronique de ce voyage (sans doute la plus intéressante) se déroule en Angleterre, le pays natal de cet homme mondialement connu qui, enfant, n'était qu'un orphelin trainant sa misère dans les banlieus de la capitale londonienne.

Chaplin retourne sur les pas de sa prime enfance et raconte avec une touchante sincérité l'émotion qui, à maintes reprises, le submerge.

Sa notoriété va lui permettre d'être reçu par tout ce que le pays compte de célébrités - noblesse, hommes politiques (c'est cette année là que naitra son amitié avec Winston Churchill), auteurs, savants...

Son sens de l'observation, qui lui a été si utile pour écrire ses films, joue ici à plein et ses remarques pleine de justesse sont bourrées d'informations passionnantes.

Chaplin et Churchill : le début d'une amitié

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Chaplin partira ensuite faire un tour d'Europe plus ou moins complet (on ne parviendra pas à lui arranger un rendez-vous au débotté avec Mussolini lors de son passage en Italie) au cours duquel il rencontra, là aussi, le gratin de l'élite mondiale (superbe rencontre entre Chaplin et Einstein !).

Le livre s'achève par son retour aux Etats-Unis en passant, longuement, par l'Asie, dont il sortira amoureux de certaines civilisations.

Les passages les plus étonnants du recueil ? Ceux où le grand acteur et réalisateur s'empare de sujets éminemment sérieux (comme la crise économique de 29 qui secoue encore le monde) pour émettre des analyses ma foi fort documentées, pertinentes et parfois étonnamment prophétiques sur les risques qui menacent le globe dans les années à venir.

C'est aussi au cours de ce voyage qu'il récolte toutes les semences qui, une fois germées dans son esprit fertile, donneront l'extraordinaire chef-d'œuvre Le dictateur.

Franchement recommandé !