Moi, ce que j’aime, c’est les monstres
Monsieur Toussaint Louverture
Moi, ce que j’aime, c’est les monstres
Monsieur Toussaint Louverture
Le pitch
Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s'imagine même être un loup-garou: plus facile, ici, d'être un monstre que d'être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d'une balle dans le coeur. Mais Karen n'y croit pas et décide d'élucider ce mystère.
Elle va vite découvrir qu'entre le passé d'Anka dans l'Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s'embraser et les secrets tapis dans l'ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants.
Journal intime d'une artiste prodige, Moi, ce que j'aime, c'est les monstres est un kaléidoscope brillant d'énergie et d'émotions, l'histoire magnifiquement contée d'une fascinante enfant. Dans cette oeuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d'un Crumb et l'univers de Maurice Sendak.
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Mon avis
La rentrée littéraire 2018 aura été marqué par l'incroyable buzz généré par la sortie de ce roman graphique (ou du moins : de la première partie de cette oeuvre monumentale).
Il faut dire que le livre d'Emil Ferris (c'est une femme) est en lui-même un objet extraordinaire : incroyablement massif, épais, grand et large, l'album - dont le visage de femme figurant sur la couverture crayonnée saute littéralement au visage du lecteur curieux - est tout simplement hors norme.
Deux kilos de papier, imprimé comme s'il s'agissait d'un énorme cahier d'écolier, sur des feuilles à carreau avec une reliure spirale en trompe-l’œil : un travail d'édition remarquable, bravo aux éditions Monsieur Toussaint Louverture !
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Et là, je ne vous parle que de l'extérieur du livre, car si vous ouvrez l'objet c'est... woww !
Unbeliveable ! Un torrent de plus de 400 planches recouvertes - sans le moindre espace libre - de graphismes crayonnés (essentiellement au bic noir ou bleu) aux reliefs fabuleux...
Comment décrire l'impression que peut procurer la vision de ces dessins fantastiques (dans tous les sens du terme !) ?
Comment ? C'est impossible, il faut aller le voir pour comprendre.
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L'histoire d'Emil Ferris - et, par là-même - de la création de Moi ce que j'aime, a été largement diffusée, je ne vais donc pas la reprendre ici (je vous invite à cliquer sur son nom pour accéder à la fiche auteur du site et en savoir plus).
Il suffit de savoir que l'auteure est restée plus de dix ans nuit et jour sur la création de ce roman hors norme (donc plus de 800 planches au total !) dessinant, hachurant des visages, des décors, dans un style à la Crumb, lettrant fiévreusement des pages et des pages de texte.
Je vous laisse découvrir le résultat vous même car, vous l'avez compris, le ressenti de cette lecture est impossible à traduite sur le papier...
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Récit qui possède a priori toutes les apparences d'un roman fantastique, mais dont l'histoire se révèle en fait très concrète, réaliste, avec une intrigue "policière" dont les racines remontent loin, très loin, jusqu'à la seconde guerre mondiale.
C'est noir, déroutant, angoissant, mais pas complètement désespéré.
Découvrez les aventures de la petite fille qui se prenait pour un monstre.
Vous m'en direz des nouvelles, foi de lecteur averti !
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