Moi, Elton John

Elton John

Albin Michel

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Le pitch

Elton John : un nom, une légende vivante. De ses débuts à sa gloire planétaire, sa carrière est à l'image de sa vie : extraordinaire. Aujourd'hui, pour la première fois, il se raconte et nous fait vivre son incroyable aventure, avec ses moments les plus fous et les plus déchirants.

Né dans la banlieue londonienne de Pinner, le petit Reginald Dwight se rêve très tôt un destin de pop-star. Il se réalise lors de son tout premier concert aux Etats-Unis sous les yeux d'un public stupéfait par sa combinaison jaune canari, son T-shirt étoilé et ses bottes aux ailes dorées. Elton John est né, et le monde de la musique ne sera plus jamais le même.

Mon avis

Les autobiographies d'artistes sont innombrables, mais celles de qualité sont rarissimes.

Dans le monde de la musique rock, ces dernières se comptent sur les doigts d'une main.

En fait, jusqu'à ces derniers jours, la référence absolue était pour moi Life, l'autobiographie (près de 800 pages !) de Keith Richards.

Un bouquin incroyable où le guitariste des Rolling Stone parvenait à raconter en détails, avec un vrai sens du récit, son incroyable vie d'artiste et sa vie personnelle, sans aucun filtre, un sens aigu de ses faiblesses et une sacrée dose d'humour.

Eh bien désormais, il y aura deux biographies sur la première marche de mon podium, grâce à ce bon vieux Reginald Dwight, devenu en cours de route (légalement) Elton John !

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Elton John, son mari David Furnish et leurs deux garçons

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En fait, j'ai retrouvé, tout au long des 400 pages très denses de son récit, exactement les mêmes qualités que dans celui de Keith Richards.

Le titre original du livre est tout simplement Me. Un brin autocentré, non ?

Et pourtant, Elton John parvient à parler (presque) autant des autres que de lui-même, tout au long d'un récit absolument captivant (un vrai Tourne Page) qui se lit comme un roman d'aventures, avec une succession incroyable d'anecdotes, de péripéties, de rebondissements...

Il ne cache absolument rien de sa vie personnelle hyper compliquée : des parents horribles, une identité et une vie sexuelle incertaine jusqu'à la vingtaine bien sonnée, une personnalité colérique, une collectionnite compulsive, des problèmes de calvitie, et surtout 17 ans de dépendance absolue à la cocaïne.

Tout cela, il le raconte avec un humour typiquement anglais et un sens de l'autodérision comme j'en ai rarement rencontrés.

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Elton John (alors chauve) et son pote Rod Stewart, dans les 70's

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Au travers de son récit, on découvre aussi ses qualités profondes - sa gentillesse, son altruisme, sa fidélité en amitié - et ses fragilités. Bref : au bout du compte, malgré ses nombreux défauts, le chanteur compositeur se révèle profondément sympathique.

La partie la moins développée (c'est mon seul regret, moi qui suis un fan absolu des douze premières années de sa carrière) est celle consacrée à sa vie professionnelle.

Certes, il parle régulièrement de ses grands disques, de sa vie de perpétuel showman, de ses rencontres avec de grandes figures du rock devenus ses amis (John Lennon, Rod Stewart, par exemple), et n'omet pas de rendre hommage, tout au long du récit, à son alter ego le parolier Bernie Taupin, mais la manière dont il parle de la création musicale est un peu frustrante.

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Bernie Taupin et Elton John au début de leur collaboration

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A le lire, il suffisait que Bernie Taupin lui livre une série de textes de chanson pour que, en quelques minutes, au pire quelques heures, il compose avec fluidité une série de mélodies inoubliables... Sans doute vrai, mis alors, quel génie musical !

Si vous avez ne serait-ce qu'un brin d'intérêt pour l'homme et le musicien, jetez-vous sur ce bouquin formidable (malgré la couverture horrible, typique du goût johnien !), vous m'en direz des nouvelles. Satisfait ou remboursé !

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