Le pitch

Emprisonné en même temps que ses parents, c'est à l'âge de sept ans que Pavel a découvert l'enfer du goulag. Séparé des siens, il a dû apprendre à survivre seul.

Quelques années plus tard, il connaît bien les règles qui régissent son univers : la violence permanente, l'incurie des gardiens, la toute-puissance des chefs de gangs... Il sait que s'adapter et s'endurcir ne suffisent pas.

Grâce à ses talents de tatoueur, il obtient la protection de Kiril-la-Baleine, un des caïds les plus redoutables...

Mon avis

Rien qu'à lire le pitch de Little Tulip, vous vous doutez que l'histoire développée par Boucq et Charyn dans cet album n'est pas un chef d'oeuvre de drôlerie, pas plus qu'elle n'est destinée aux petits enfants.

Mais vous êtes encore en dessous de la vérité : Little Tulip est une oeuvre pour adultes, et encore... ceux que le récit de l'enfer des goulags soviétiques à la fin de l'ère stalinienne ne rebute pas.

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Si vous faites partie comme moi de cette population, alors vous pouvez tenter votre chance : vous n'oublierez pas ces 88 planches  qui se déroulent sur le principe d'aller-et-retours chronologiques entre la Russie des années 50 et le New-York des années 70.

D'un côté, le destin du jeune Pavel dans l'enfer glacé, qui survivra au milieu de fauves sans scrupules grâce à son talent d'artiste.

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De l'autre, sa vie d'adulte américaine, embringuée dans une intrigue policière d'où semblent jaillir les fantômes du passé.

Le scénario de Jérôme Charyn (par ailleurs auteur prolifique de romans policiers) est solide, très structuré; mais il ne prend sa valeur que grâce aux graphismes impressionnants et la mise en couleurs du toujours aussi talentueux François Boucq, son complice depuis de nombreuses années.

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Il montre ici, à l'instar de la magnifique série Bouncer, qu'il demeure sans conteste un des plus grands dessinateurs actuels lorsqu'il s'agit de montrer les hommes dans toute leur violence et inhumanité.

Little Tulip, pas drôle ? Sans doute, mais une sacrée BD !