L’invention des ailes
JC Lattès / 10/18
L’invention des ailes
JC Lattès / 10/18
Le pitch
Caroline du Sud, 1803. Fille d'une riche famille de Charleston, Sarah Grimké sait dès le plus jeune âge qu'elle veut faire de grandes choses dans sa vie. Lorsque pour ses onze ans sa mère lui offre la petite Handful comme esclave personnelle, Sarah se dresse contre les horribles pratiques de telles servilité et inégalité, convictions qu'elle va nourrir tout au long de sa vie. Mais les limites imposées aux femmes écrasent ses ambitions.
Une belle amitié nait entre les deux fillettes, Sarah et Handful, qui aspirent toutes deux à s'échapper de l'enceinte étouffante de la maison Grimké. À travers les années, à travers de nombreux obstacles, elles deviennent des jeunes femmes avides de liberté et d'indépendance, qui se battent pour affirmer leur droit de vivre et se faire une place dans le monde.
Une superbe ode à l'espoir et à l'audace, les destins entrecroisés de deux personnages inoubliables !
Mon avis
"Joie ! Joie ! Noël ! Noël !" aurais-je pu crier en tournant la dernière page de cet épais roman dans lequel je me suis immergé, plusieurs soirs de suite.
Quel plaisir de déguster un roman aussi bien écrit (le style de Sue Monk Kidd est d'une fluidité et d'une richesse remarquable), dont la lecture est génératrice de tant d'émotions mais aussi de découvertes historiques !
Je ne peux donc que vous recommander chaudement ce remarquable récit "sudiste" racontant (vous avez lu le pitch ci-dessus) le destin parallèle de deux petites filles, devenues femmes, Sarah la blanche, la maîtresse et Handful la noire, l'esclave, de 1805 à 1838.
Dans une postface remarquable, comme on aimerait en lire plus souvent (!), Sue Monk Kidd explique les fondements de ce travail littéraire, la part du vrai (beaucoup) et de l'imaginaire (un peu) dans son roman.
Je vous laisserai le plaisir de le découvrir vous-même au fil de la lecture car, s'il est évident dès le départ que cette histoire vibre d'histoires vécues, il y a la part de l'écrivain, qui donne une dimension toute autre à la réalité.
Ce qui signifie que ce récit, qui raconte la genèse des soulèvements contre l'esclavage au début du XIX° siècle(une période rarement évoqué dans les romans sur la ségrégation, qui explorent plutôt la période de la guerre de sécession), n'est pas didactique, pas plus que ne l'était Autant en emporte le vent ou La couleur des sentiments.
Les longs passages consacrés par Sue Monk Kidd à la vie chez les Quakers sont tout aussi passionnants, le sujet étant traité avec deux fois plus de subtilité que dans le roman de Tracy Chevalier, La dernière fugitive.
Vous l'avez compris : le roman est souvent un peu difficile pour les âmes sensibles, mais porteur de personnages attachants et d'une poésie (celle du sud des Etats-Unis, bien sûr) qui met comme un baume au cœur du lecteur.
Chaudement recommandé !
A noter, pour le plaisir, la jolie illustration de l'édition brochée, chez Jean-Claude Lattès, qui a une véritable signification au regard du contenu du roman (à vous de découvrir).
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