L’homme à la tête de lion

Xavier Coste

Sarbacane

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Le pitch

On dit que le bonheur est une vocation. Celle d'Hector Bibrowski, né dans un cirque à la fin du XIXe avec des poils recouvrant tout son visage, ne le rend pas heureux mais il ne l'a pas choisie. Comme son père avant lui, il fera la tournée des villes européennes en compagnie d'avaleurs de sabre de soeurs siamoises d'hommes-troncs et autres bêtes de foire. Mais tout le monde n'a d'yeux que pour " l'homme à la tête de lion " qui, derrière son aspect sauvage, est passionné de littérature et capable de converser comme le plus instruit des gentlemen. Bientôt, l'opportunité d'intégrer le plus grand cirque des États-Unis l'emmène dans la vertigineuse New York, où s'élèvent les gratte-ciels et les ambitions démesurées des hommes.

Dans ce monde qui a perdu toute échelle humaine et qui connaît les premiers balbutiements du cinéma l'homme-lion restera-t-il le roi du spectacle ?

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Une photo de Stephan Bibrowski (1890-1932)

Mon avis

Vous ne l'avez pas remarqué, celui-là ? Je ne vous crois pas !

Avec son format impressionnant (un pavé parfaitement carré, pesant nettement plus d'un kilo) et sa couverture tout aussi majestueuse qu'intrigante, impossible de ne pas l'avoir remarqué au milieu des piles d'albums sortis en 2022.

Par contre, il est fort probable qu'après l'avoir ouvert et feuilleté, vous l'ayez refermé et reposé avec regret sur sa pile, comme je l'ai fait dans un premier temps.

Car même si cette première revue vous avait séduit (ce qui est probablement le cas, tant les graphismes de l'album sont étonnants), vous auriez dégluti en regardant le prix : 29 €.

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L'homme à la tête de lion

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Une fois de plus, je m'insurge ici contre cette politique débile de certains éditeurs de BD de sortir des albums et des romans graphiques à des prix au-delà de toutes limites.

22 € ? 25 € ? 29 € ? Allez... 32 ou 35 € ?! Pour un simple livre, même pas une anthologie, une compilation ?

Non mais sérieux, messieurs, vous connaissez beaucoup de romans vendus 29 €, vous ? Même les plus grands et les plus longs romans des stars littéraires ne dépassent quasiment jamais 25 € !

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L'homme à la tête de lion

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Bref : tout ceci pour vous dire que je ne suis pas étonné des faibles ventes de cet bel album, au regard de la mise en place massive qu'en a fait les éditions Sarbacane, dopées par le succès du précédent album de Xavier Coste (une des adaptations du 1984 de George Orwell).

Sur le fond, je dois bien admettre que je suis partagé.

D'un côté, je dois saluer l'originalité graphique de l'album, car il y a chez l'auteur une véritable intention artistique.

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L'homme à la tête de lion

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Mise en page, choix des couleurs, style graphique : sans jeu de mots facile (vu le sujet), j'ai trouvé ici une relation évidente avec le mouvement fauve, du tout début du siècle dernier !

J'ai aussi bien aimé la toile de fond, ce mouvement qui, il y a un siècle et pour quelques décennies, a propulsé aux Etats-Unis l'art du cirque à un niveau de succès commercial stratosphérique.

Même si l'album ne dépasse pas - et de loin - la qualité documentaire du très beau roman De l'eau pour les éléphants (que je vous encourage à découvrir) sur la vie des grands cirques de l'époque, on découvre avec curiosité le destin véridique de Stephan (et non pas Hector) Bibrowski.

Car l'histoire racontée est vraie : l'homme à la tête de lion a vraiment existé (voir plus haut) !

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L'homme à la tête de lion

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Enfin, j'ai vraiment apprécié la qualité littéraire des textes de Xavier Coste, un auteur BD dont la qualité de la plume et de la narration ne déparerait pas un excellent roman.

Par contre, je n'ai pu m'enthousiasmer complètement à la lecture de ce récit plus que conséquent (près de 300 planches), sans doute parce que le sujet de fond (animalité/humanité) atteint très vite ses limites et ne justifie pas de tels développements.

Pour dire les choses crument : c'est beaucoup trop long et le récit traine vraiment dans sa deuxième moitié.

 

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