L’espoir malgré tout
Dupuis
L’espoir malgré tout
Dupuis
Le pitch
Alors que les Alliés ont débarqué en Normandie, Fantasio s'apprête à faire sauter un train transportant une unité blindée nazie. Spirou l'arrête juste à temps : c'est un train de déportés ! Et il est même persuadé d'avoir entendu Felix l'appeler d'un wagon ! C'est finalement Spip qui fera sauter le train allemand, vengeant ainsi la mort de Madeleine, la femme qui avait fait entrer Fantasio en Résistance et dont il était tombé amoureux.
Quatre semaines plus tard, les Anglais sont à Bruxelles et Spirou n'a qu'une hâte : s'assurer qu'il s'est trompé et que Felix et Felka, ses amis peintres juifs allemands, sont sains et saufs. Mais les nouvelles dramatiques s'accumulent. Suite et fin de ce passionnant roman sur la Seconde Guerre mondiale vue par les yeux d'un adolescent ingénu et humaniste et d'un zazou inconscient.
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Mon avis
Voici donc la 4ème et dernière partie de L'espoir malgré tout, la grande et ambitieuse saga d'Emile Bravo consacrée aux aventures de Spirou et Fantasio pendant la seconde guerre mondiale.
Avant d'aller plus loin, n'hésitez pas à lire sur ce site mes critiques des trois premiers volumes, ceux-ci ayant été précédés par Le journal d'un ingénu, prémices de la saga.
Avec ce dernier volet - nettement plus court que les précédents -, c'est donc une saga de 400 planches qui s'achèvent. 400 planches qui suivent Spirou et Fantasio du début jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale.
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Un récit ponctué de scènes terribles, réalistes, qui peuvent sembler détonner dans l'univers classique de Spirou; et pourtant, quelle réussite !
Après le troisième volume, particulièrement impressionnant et copieux (116 pages !), ce dernier épisode (34 planches + un épilogue de 7 planches) fait un peu maigrichon et se révèle carrément frustrant pour le lecteur fidèle.
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Je me demande vraiment pourquoi Emile Bravo et l'éditeur n'ont pas mieux équilibré les deux albums, en respectant le format initial de la série (~ 80 planches par album).
Une fois cette petite déception passée, on retrouve tout ce qui faisait le charme, mais aussi la qualité de la série.
Emile Bravo, dans ces dernières pages, aborde tous les sujets qui restaient à traiter : le sentiment de culpabilité des résistants, obligés de tuer leurs adversaires pour épargner la vie des innocents; la tentation de certains résistants d'abuser de leur pouvoir en se faisant justice eux-mêmes lorsque la situation se retourne en leur faveur.
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Mais c'est surtout l'épuration, à la libération, avec les nombreux collabos qui retournent leur veste pour tenter de se faire passer pour des résistants... au dépend des véritables héros, qui fait l'objet de plusieurs scènes terribles, révoltantes !
Après, il y a l'épilogue, où l'on quitte définitivement la BD pour enfant, pour aborder de terribles séquences, avec le retour de certains prisonniers après des années de camp de concentration, mais aussi pour parler de ceux qui ne reviendront jamais...
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Reste la dernière double page, avec la représentation d'un tableau - réel, celui-là - qui est tout simplement aussi terrifiante que bouleversante. Je ne le représenterai pas ici, au sein de ma critique, car il est essentiel que vous le découvriez vous-même, à la fin de l'album.
Merci Emile Bravo pour cette œuvre très forte, une des plus puissantes que j'ai pu lire sur la seconde guerre mondiale. Pour ne pas oublier.
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