Les suprêmes
Actes Sud
Les suprêmes
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Le pitch
Elles se sont rencontrées dans les années 1960 et ne se sont plus jamais quittées : tout le monde les appelle "les Suprêmes", en hommage au célèbre groupe des années 1970.
Complices dans le bonheur comme dans l'adversité, ces trois irrésistibles "quinquas" afro-américaines aussi puissantes que fragiles ont fait d'un des restaurants de leur petite ville de l'Indiana.
Longtemps marquée par la ségrégation leur quartier général où, tous les dimanches, entre commérages et confidences, rire et larmes, elles élaborent leurs stratégies de survie et se gavent de poulet frit.
Rendez-vous avec vos futures meilleures amies.
Mon avis
Ce roman publié en 2014, écrit par un afro-américain black, violoncelliste professionnel de renom, qui composa ici son premier roman, est un coup de maître mais aussi un de mes coups de cœur absolus de ces dernières années.
400 pages pour raconter les aventures et suivre le destin de ces trois "Suprêmes", trois amies afro-américaines qui se retrouvent régulièrement dans leur restaurant favori, chez Earl all-you-can-eat (Earl Tout ce vous pouvez manger, titre original du roman), voilà ce que propose l'auteur. Rien de bien sexy, a priori.
Et pourtant ! En allant au delà d'un pich un peu mollasson, le lecteur va tomber sur une pépite ! Les Suprêmes est un véritable feu d'artifice d'émotions contradictoires.
Lecteur, prépare toi à subir les assauts successifs d'énormes vagues d'humour (on rit souvent aux éclats à la lecture des péripéties d'une foule de personnages parfois complètement déjantés), auxquelles vont succéder de terribles tsunamis de tristesse (impossible de ne pas verser une petite larme à certains moments).
[Vous noterez au passage la qualité impressionnante de mes métaphores maritimes...]
Avec la vista scénaristique d'une série américaine de la meilleure eau, Kelsey Moore brosse un tableau impressionniste d'une certaine civilisation américaine actuelle, celle où les afro-Américains (ou les blacks, zut, à vous de choisir !) jouent un rôle quotidien, à coup de scènes à chaque fois étonnante, surprenante.
D'une certaine manière, Les suprêmes entre en résonance à plus d'un titre avec le best seller et néanmoins très joli roman de Katherine Socket, La couleur des sentiments.
Les deux récits traitent, vous l'avez compris, en partie des mêmes thèmes, mais on y trouve aussi un parti pris commun formidable : la volonté d'aborder des sujets très graves avec un humour, une légèreté dans le ton et une foi dans la nature humaine qui n'excluent en aucune manière la réalité des choses.
Une recommandation impérative (Achetez-le ! Offrez ! C'est obligatoire ! C'est un ordre... s'il vous plait !), car cette oeuvre mérite un destin aussi brillant que La couleur des sentiments.
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