Le pitch

« La peste noire, c'est la mort assurée pour le malade et la mort possible pour ses voisins ! » En 1720, à Marseille, la découverte de trois cadavres va bouleverser la vie tranquille de la communauté dirigée par Maître Pancrace. En effet, la peste est aux portes de la ville ! Bientôt, tous les quartiers de Marseille se replient sur eux-mêmes. Des barricades sont érigées et on ne laisse plus ni sortir ni entrer personne.

Dans le quartier de Maître Pancrace, une société de reclus s'est organisée. En bonne santé, en sécurité et avec des vivres pour plusieurs mois, les habitants s'assombrissent pourtant chaque jour. L'ennui et la peur commencent bientôt à dérégler les moeurs des bonnes gens...

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Mon avis

Les Pestiférés est un récit de Marcel Pagnol, inachevé. Le texte, retrouvé après sa mort, sera intégré par ses ayants droit dans Le Temps des amours, quatrième tome du cycle de ses Souvenirs d'Enfance.

L'album présenté ici par Nicolas Pagnol, petit fils du grand auteur, est une adaptation de ce texte, dont la fin a été écrite telle que Marcel Pagnol l'avait envisagée puisque, avant sa disparition, il l'avait racontée à sa femme et à son fils.

Voilà donc un bel album en one shot de 140 planches, qui nécessitera de votre part près de deux heures de lecture tant le texte, porté par une longue narration et de nombreux dialogues, est important.

Les pestiférés ne ressemblent pas aux oeuvres habituelles de Marcel Pagnol car il s'agit d'un conte historique, reprenant pour l'essentiel le récit de la grande peste qui ravagea Marseille et la Provence en 1720.

A aucun moment le lecteur n'y retrouve la faconde, l'humour et la tendresse de l'auteur provençal.

Ce qui, après tout, est parfaitement normal car l'histoire qu'il raconte est tout simplement épouvantable !

Cela n'empêche pas le récit, mis en musique pour la BD par un trio de scénaristes, d'être tout à fait passionnant. Terrible, mais passionnant.

J'ai, pour ma part, découvert à cette occasion découvert les détails de cette catastrophe totale, qui tua en quelques mois 50 % de la population marseillaise. Brrr... effroyable.

D'autant plus que l'histoire, qui suit de près un quartier des hauts de Marseille dont les habitants, sur les conseils d'un médecin, vont tenter d'échapper à la catastrophe, se termine d'une manière qui ne laisse pas tellement d'espoir en la nature humaine...

Grande réussite narrative, donc, mais je dois avouer n'avoir été que très modérément séduit par la mise en couleurs et les illustrations de Samuel Wambre, dont le modelé des visages (fort nombreux dans une succession de gros plans) m'a paru un brin grossier, oscillant entre carricature et réalisme.

Quoiqu'il en soit, tous les amateurs de Pagnol prendront plaisir à découvrir un pan de son oeuvre jusque là quasiment ignoré.