Les pépites de la critique cinéma

Laurent Bourdon

Dunod

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Le pitch

Chefs-d’œuvre ou nanars, tous les films passent sous le feu de la critique. Et si certains mots sont bien pesés, d’autres détonnent particulièrement. La preuve :

« Ce film est nullissime… mais j’ai pas envie d’en dire du mal. »

« Dire que si E.T. avait atterri en URSS, on n’en aurait jamais rien su ! »

« Essayer de résumer Matrix n’est pas de tout repos. Voir le film non plus. »

« Pour moi, c’est un sommet ! Comme je suis poli, je ne vous dirai pas de quoi ! »

Laurent Bourdon, journaliste et chroniqueur cinéphile, recense dans ce livre le meilleur de la critique cinématographique – drôle, décapante, assassine, dithyrambique, décalée, impertinente – parue depuis les années cinquante jusqu’à aujourd’hui. Vive la critique !

Mon avis

Pour les fans de cinéma et - a fortiori - pour les cinéphiles forcenés, le rapport à la critique a toujours été un point délicat.

Pour ma part, j'ai depuis mon adolescence, pesté contre la capacité d'une certaine frange de la critique parisienne à descendre en quelques mots, gratuitement, le film sur lequel des dizaines, voire des centaines de personnes ont travaillé pendant trois à cinq ans.

Quelle critique ? Celle que je qualifierai de gauche caviar, néo bobo germanopratine, celle qu'on retrouve dans Libé, Télérama, Les cahiers du cinéma, Le masque et la plume.

Ces avis, - jugements serait un terme plus approprié -, émanant de personnes certaines de leur supériorité culturelle, forment parfois avec le temps qui passe un compost de phrases à l'emporte pièce qui ridiculisent rétroactivement leurs auteurs... surtout quand elles parlent d'authentiques chefs-d'œuvre !

C'est cette frange de critiques qui constitue une bonne partie du contenu de ce court essai conçu par Laurent Bourdon, qui ravisera tous les amateurs de ridicule.

Quelques exemples, parmi des dizaines ? Avec plaisir !

" Catherine Deneuve reste aussi distante que dans ses spots publicitaires pour Channel 5" (Gilbert Rochu dans Libé, pour parler du Dernier métro, de François Truffaut)

"C'est l'histoire d'Hitler qui rencontre Ben Barka" ( G.B. dans l'Obs', pour évoquer Les aventures du Rabbi Jacob)

"Le Peter Pan de Disney est féérique comme une Cadillac ou un frigidaire perfectionné" (Jacques Doniol-Valcroze, dans Les cahiers du cinéma)

"Certaines scènes sont vraiment répugnantes" (Guy Leclerc, dans l'Humanité, à propos de La belle et la bête de Jean Cocteau)

Sans oublier le phénoménalement ridicule : "On sourit cinq minutes ! Puis cette longue parade ennuie le bon goût" (Louis Chauvet du Figaro,  à propos de Chantons sous la pluie)

L'autre plaisir - plus simple, plus authentique - vient de la lecture d' autres critiques.

Celles qui, positives ou non, cherchent simplement à évoquer en quelques mots d'esprit un long métrage. Drôles, impertinentes, elles auraient ravi Oscar Wilde ou Sacha Guitry.

Le champion du bon mot est sans conteste Eric Neuhoff qui, lorsqu'il admire ou lorsqu'il assassine, le fait avec panache. Un seul exemple :

"Si on m'avait dit qu'un jour je regretterais La môme avec Cotillard, je ne l'aurais pas cru. mais ce jour est arrivé !" (en parlant du film Barbara)

Conclusion : pour une poignée d'euros, un petit bouquin réjouissant et qui vous permettra de briller en société !

 

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