Le pitch

Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. La quintessence du goût français. Deux esprits visionnaires qui ont créé une collection unique au monde. Les résidences qui abritèrent ces trésors étaient des œuvres d'art à part entière, un univers féerique où se mêlaient styles, époques et continents, où chaque pièce, chaque objet racontaient une histoire.

Avec une fièvre partagée, ils ont aimé les bronzes de la Renaissance; l'Art déco, les tableaux de Matisse, Géricault ou Warhol, les palais arabes, les datchas russes, les salons viscontiens, les bibliothèques où s'alignent éditions premières et incunables collectionnées depuis toujours par Pierre Bergé, les jardins normands hantés par l'ombre de Marcel Proust... De Paris à Tanger, de Deauville à Marrakech, les portes de ces paradis secrets s'ouvrent pour vous. Une dernière fois.

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Mon avis

En 2009, moins d'un an après la mort d'Yves Saint Laurent, son compagnon d'une vie Pierre Bergé met en vente la quasi totalité du mobilier (meubles meublants et oeuvres d'art) des propriétés occupées par le grand couturier.

La vente se tient en plusieurs journées. Qualifié de "vente du siècle", elle rapporte la somme fabuleuse de 373 millions d'euros, justifiant largement ce qualificatif !

Le livre composé par Robert Murphy et édité par Albin Michel à la même époque n'est pas un catalogue de cette vente mais, - beaucoup plus intéressant - un splendide, somptueux "état des lieux" de la vie de Saint Laurent et Bergé.

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Après une préface de Pierre Bergé, le livre - un très lourd objet au très grand format presque carré - présente une longue introduction de l'auteur puis, sept chapitres recensant les diverses propriétés du couple.

On découvre ainsi les trois appartements parisiens situés rive gauche (rue de Babylone, avenue de Breteuil et rue Bonaparte), leurs bureaux professionnels Avenue Marceau, le château de Deauville, pour terminer par les deux propriétés marocaines.

Près de trois cents pages "en situation" où, comme une petite souris, le lecteur passe d'une pièce à l'autre pour admirer l'incroyable collection de meubles et d'oeuvres d'art accumulée par  le couple au fil des décennies.

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Je ne vais pas vous faire ici un descriptif de ces collections que la majorité des musées du monde aurait envié.

Il suffit de savoir que, si vous vous intéressez aux deux personnages, mais aussi et surtout si vous êtes un amoureux des belles choses, vous vous plongerez avec délectation dans ce catalogue où la photo prime sur le texte.

Quasi exclusivement des pages et des double pages, exposant des intérieurs dont l'atmosphère m'a paru totalement étouffante, tant l'accumulation des meubles, des bibelots, sculptures, tableaux, est excessive. Comment vivre dans de telles bonbonnières ? Difficile à imaginer !

Par contre, le détail de chaque objet, pris individuellement, est fascinant, tant certaines pièces sont rares, uniques parfois, souvent porteuses d'une histoire extraordinaire.

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Je ne citerais comme exemple que les deux grandes têtes d'animaux en bronze (un rat et un lapin), de l'époque de l'empereur Quianlong (1735-1796), provenant du pillage de l'ancien palais d’été de Pékin. Ces deux têtes, magnifiques, trônaient dans le salon de musique de la rue Bonaparte (photos plus haut, sous le pitch).

Elles ont été vendues 14 millions d'euros chacune (!!!) lors de la vente aux enchères, avant de créer un incident diplomatique entre la Chine et la France. Incroyable !