Le pitch

Mikal, conquérant de la galaxie, a attendu son Oiseau chanteur pendant 79 ans.

Jusqu'au jour où vint Ansset, jeune prodige de la Manécanterie capable de provoquer toutes les émotions possibles et de contrôler les personnes grâce à son chant, est repéré par Esste afin de servir le maître de la galaxie.

Complots, trahisons et assassinats seront le nouveau quotidien d'Ansset dans cet univers qu'est celui du pouvoir galactique.

Mon avis

D'Orson Scott Card, le grand public connait principalement le chef-d'oeuvre La stratégie Ender, et ses nombreuses suites et spin-off.

Cependant, son oeuvre va bien au-delà de ce cycle.

Je vous invite tout particulièrement à vous pencher sur la période magique 1979-1984 où, jeune auteur, il a écrit et publié trois romans (Une planète nommée trahison, Les maîtres chanteurs, Espoir-du-cerf)  et un recueil de nouvelles (Sonate sans accompagnement) qui sont tous des livres inoubliables.

Les maîtres chanteurs est un roman d'une incroyable richesse de contenu, tout autant qu'un chef d'oeuvre de poésie.

Card est avant tout un merveilleux conteur.

De manière quasiment magique (on est ici bien plus dans de la fantasy que de la science-fiction), il parvient en quelques phrases, devant le lecteur éberlué, à peindre des ambiances et décrire des personnages à la personnalité complexe et subtile.

Ce roman est comme une chanson de gestes.

Inutile de vous raconter ici une histoire qui s'étale sur toute la (longue) vie d'Ansset et que l'auteur parcourt avec des focus, des ralentis, puis des accélérations fulgurantes.

Froideur apparente des personnages, qui dissimule des gisements d'émotion étonnants... il ne se passe pas un (court) chapitre sans que les points de vue changent et étonnent le lecteur.

Comme un prélude à La stratégie Ender, on découvre des thèmes qui sont récurrents chez Orson Scott Card : l'enfance, l'apprentissage, la magie du don, la quête initiatique...

Oeuvre accessible dans sa forme, exigeante dans son contenu, Les maîtres chanteurs est un roman que l'on emmènerait volontiers, non pas sur une île, mais sur une planète déserte...