Le pitch

Deux sœurs jumelles, deux personnalités opposées : Claudine et Pauline n’ont pas grandi de la même façon et les adultes qu’elles sont devenues n’ont rien pour s’entendre. L’une est rebelle et renfermée, l’autre est une pin-up ambitieuse. L’une a un talent, l’autre les dents longues. Est-il possible de réconcilier deux extrêmes que tout semble séparer ? Virginie Despentes dresse ici le portrait d’une femme écartelée entre deux choix de vie : compromission ou radicalité.

Le roman a reçu le prix de Flore en 1998 et a été porté à l’écran par Gilles Paquet-Brenner en 2001, avec Marion Cotillard et Stomy Bugsy dans les rôles titres.

Mon avis

Les jolies choses... Quel joli titre pour un récit qui risque de vous décoiffer les oreilles, pour peu que vous ne soyez pas déjà informé des ravages que la lecture d'un roman de Virginie Despentes peut provoquer sur votre capillarité auriculaire !

Les jolies choses est certainement un des titres les moins connus de la bibliographie de la grande romancière française, et pourtant, sa qualité est indiscutablement supérieure à Apocalyse bébé, pourtant Prix Renaudot.

En fait, publié en 1998 (quatre ans après Baise-moi) on y retrouve quasiment tous les ferments de ses succès ultérieurs.

Les jolies choses est avant tout un roman féministe, dont les développements rageurs sur le sexisme masculin préfigurent l'essai formidable King Kong théorie.

Mais, comme dans toutes ses œuvres, Despentes parvient à contrebalancer sa violence féministe par un regard presque aussi critique sur les femmes.

Les hommes sont des enfoirés ? OK, mais peut-être est-ce aussi dû en grande partie au comportement des femmes, certaines trop (f)rigides, trop prudes, d'autres trop salopes, trop chiennes (j'utilise volontairement son vocabulaire).

Avec le "truc" des deux sœurs jumelles, femmes Janus, l'auteure joue avec beaucoup d'habileté sur cette ambivalence.

Mais beaucoup de lecteurs qui ne la connaissent pas bien découvriront que Les jolies choses est aussi un roman d'espoir puisque, comme dans Bye Bye Blondie, on y parle également d'amour avec une très jolie fin qui ouvre sur la vie...

Trash et subtile : tout ce qui, à chaque fois, me laisse penser que Virginie Despentes est vraiment une grande.