Les Harlem Hellfighters
Editions Pierre de Taillac
Les Harlem Hellfighters
Editions Pierre de Taillac
Le pitch
Harlem Hellfighters, tel est le nom qui fut donné aux soldats afro-américains du 369e régiment d'infanterie. C'est en raison de leur courage que les allemands les surnommèrent les "combattants de l'enfer".
Décorés par la France pour leur bravoure, ces new-yorkais furent ignorés par leur pays, et leur héroïsme fut bientôt oublié... Jusqu'à ce que Max Brooks fasse revivre leur histoire dans ce stupéfiant roman graphique.
Mon avis
Pour les amateurs de fantastique/horreur, Max Brooks (le fils de Mel) restera toujours comme l'auteur de World War Z, le récit très étonnant et très réussi de la guerre mondiale des humains contre les zombies.
Mais Max Brooks est capable de sortir de ce genre connoté, pour s'investir durant cinq ans (il en fait le récit dans la postface de l'album) dans une narration historique.
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Cette histoire, c'est celle des Harlem Hellfighters, ce régiment d'américains de couleur (à l'époque, on les interpellait dans le sud des Etats-Unis avec le terme de "negro") qui se distingua à la fin de la première guerre mondiale en France et en Allemagne par son courage extraordinaire.
Associé à Caanan White (le nom ne s'invente pas !) pour les dessins de toute beauté dans leur noirceur, à l'encre, sans mise en couleurs, Brooks raconte sur plus de deux cents planches le parcours terrible de ses soldats.
D'une intrépidité totale (certains diraient suicidaires) ils durent, aux Etats-Unis pour leur entrainement, puis sur le front meurtrirer de la guerre finissante, en 1918, affronter tout autant le racisme dément de leur compatriotes blancs que les balles des mitrailleuses ennemis.
Le dessin acéré de White et le réalisme de ses graphiques s'associent parfaitement avec la dureté de l'histoire.
On ne regrette qu'une seule chose, c'est que le format de l'album (typique des comics américains), trop petit, ne les mettent pas suffisamment en valeur, au point de compromettre parfois leur lisibilité (on rêverait d'un tirage de tête, un jour, en format A3 !).
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Max Brooks utilise essentiellement les dialogues, ainsi que de brefs inserts d'un narrateur, pour faire passer un message moral que chacun interprétera à sa façon.
Aujourd'hui, les problèmes raciaux sont toujours aussi importants outre-atlantique - c'est le moins que l'on puisse dire !
Dire qu'il y a un demi-siècle, Martin Luther King disait : "La véritable grandeur d'un homme ne se mesure pas à des moments où il est à son aise, mais lorsqu'il traverse une période de controverses et de défis."
Citation qu'on ne pourrait mieux illustrer qu'avec ce terrible roman graphique réservé aux adultes !
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