Les fils de Shifty

Chris Offutt

Gallmeister

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Le pitch

Mick Hardin se remet d’une blessure de guerre chez sa sœur Linda, shérif de Rocksalt dans le Kentucky, lorsque le cadavre d’un dealer local est découvert. Il s’agit de l’un des fils de Shifty Kissick, une veuve que Mick connaît depuis longtemps. La police refusant d’enquêter, Shifty demande à Mick de découvrir le coupable. Se débattant entre un divorce difficile et son addiction aux antidouleurs, ce dernier commence à fouiner dans les collines, avec la ferme consigne de ne pas gêner la réélection de sa sœur. Il comprend vite que le meurtre a été mis en scène, et bientôt un deuxième fils de Shifty est abattu.

Pourquoi le sort s’acharne-t-il ainsi sur la famille Kissick ? Le temps presse et Mick le sait car dans cette communauté basée sur un code moral intransigeant, la violence appelle la violence.

Mon avis

Pour les fans de Chris Offutt (dont je fais partie), se lancer dans la lecture de Les fils de Shiffty est comme une évidence.

Le roman est en effet comme un prolongement naturel à son précédent récit, Les gens des collines, dont il emprunte le code graphique de la couverture (très, très moyennement réussie, il faut l'avouer), ainsi que le cadre et les personnages principaux.

Ce n'est donc pas une surprise si l'on y retrouve avec bonheur les caractéristiques de l'écriture d'Offutt :

1/ Un style d'une apparente simplicité (mais il s'agit en fait d'une simplicité très travaillée) qui accorde une grande importance aux personnages et aux dialogues.

2/ Une intrigue qui tourne autour d'un crime (ou plusieurs) à élucider mais qui se révèle d'une très grande simplicité (un peu frustrante pour les vrais amateurs de polar) et qui semble n'être, en fin de compte, qu'une sorte de travestissement pour une plongée dans l'Amérique profonde, ces codes, ces liens sociaux.

Ce  qui rend les romans de Chris Offutt si attachants, c'est avant tout cette vision généreuse d'un monde pourtant difficile.

Tout au long de l'histoire, par petites touches délicates baignées d'un humour simple et constant, on sent son attachement à ce petit peuple qui lutte pour survivre.

En fait, Chris Offutt est à contrecourant de toute une école littéraire américaine qui privilégie la dramatisation et la noirceur, des auteurs comme Donal Ray Pollock, Michael Farris Smith ou James Lee Burke.

Chris Offutt observe ses compatriotes, et il parvient à déceler chez eux des indices qui pourraient les révéler finalement meilleurs qu'ils ne le paraissent.

Rien que pour cela, il faut lire cet auteur, même si ce dernier titre m'a paru un peu moins puissant que les précédents.

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