Le pitch

C'est l'histoire de 7 ours qui vivaient dans la forêt et qui allaient croiser, tour à tour, tous les personnages des contes de fées... Cet ouvrage comprend :

• Boucle d’or et les sept ours nains, paru en 2004
• La Faim des sept ours nains, paru en 2005
• La Belle aux ours nains, paru en 2009
• Qui veut la peau des sept ours nains ?, paru en 2012

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Mon avis

Ces dernières années ont permis à Emile Bravo d'accéder à la grande notoriété, grâce à sa formidable série consacrée à Spirou et Fantasio durant la seconde guerre mondiale L'espoir malgré tout, suite de Journal d'un ingénu.

Une saga où l'auteur (scénariste et graphiste) parvient à ancrer un héros classique de la BD belge, plutôt destinée aux jeunes lecteurs, dans une réalité historique anxiogène qui parle directement aux adultes.

Mais avant Spirou, Emile Bravo a consacré une bonne partie de sa carrière à la littérature pour enfants. C'est ce que Seuil jeunesse nous rappelle, grâce à la réédition en un seul volume des quatre albums que l'auteur a publié de 2004 à 2012.

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Une excellente idée et une fort bonne surprise pour les lecteurs qui, comme moi, était passé à côté de cet excellent détournement des contes de fées les plus connus de la littérature.

Le principe ? Tout bête : il s'agit juste de piocher 3 ou 4 contes célèbres dans la réserve des recueils d'Andersen, Grimm, et autres cadors du genre, puis de les jeter dans un chaudron et de les touiller, les mélanger, jusqu'à ce que le précipité obtenu forme un récit unique.

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Un récit qui, vous pouvez vous en douter, n'a plus grand chose à voir avec les originaux : en entrechoquant les scénarios, vous allez forcement obtenir des scènes bizarres, choquantes, drôles ou effrayantes.

Vous vous rappelez Blanche neige et les sept nains, ou les trois petits cochons, ou Boucle d'or ? Eh bien imaginez que tous ses personnages se rencontrent, dans une grande déflagration, pour donner un résultat... étrange, ou Boucle d'or rencontre les sept ours nains !

Le style graphique d'Emile Bravo est déjà là, un dessin très lisible, proche de la ligne claire belge (même si Bravo est français !), très adapté à des contes de fées.

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Mais il introduit dans ses compositions des détails qui détournent ce type destiné aux enfants pour rendre son histoire un peu inquiétante, weird comme diraient nos amis anglo-saxons.

Exemple ? Regardez ces adorables oursons nains : trop mignons, sans doute... sauf que leurs yeux, un peu trop ronds, un peu trop blancs, sont légèrement effrayant.

Et je ne parle pas d'Hans et Gretel, devenus à force d'engraisser d'énormes gamins obèses, pour le coup très, très zarbis !

Le format de l'album, à l'italienne, convient parfaitement au récit, avec quatre grandes vignettes par page.

L'ensemble est drôle, souvent même très drôle, et les presque 150 planches se lisent d'une traite.

Performance : la double lecture est possible et même recommandée. Les tout petits trouveront les histoires adorables, les personnages très mignons. Et les grands ricaneront doucement, un peu inquiet, en voyant les dégâts du détournement.

Un ouvrage indispensable dans la bibliothèque de tous les lecteurs, toutes classes d'âge confondues.