Les années douces
Casterman
Les années douces
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Le pitch
Dans le café où elle a ses habitudes, une trentenaire, Tsukiko, fait la connaissance d'un homme solitaire et élégant, de plus de trente ans son aîné. Elle réalise qu'elle le connaît : il fut autrefois son professeur de japonais. Elle est célibataire, il est veuf.
Complices, ils prennent l'habitude de se revoir dans le même café, au hasard de leur emploi du temps, puis, bientôt, d'improviser des sorties ensemble. Insensiblement, à petites touches légères, une connivence s'établit, puis une véritable affection, et peut être même...
Mon avis
Jirô Taniguchi est un maître de la BD japonaise; du manga diront certains, mais je n'aime pas ce terme, car Taniguchi me semble plus proche de la BD européenne que du récit dessiné traditionnel japonais.
Sa notoriété a depuis longtemps dépassé le cercle des amateurs et sa disparition, début 2017, a recueilli beaucoup d'échos dans les médias.
Qui ne connait, en effet, Quartier lointain ou Le sommet des dieux ?
Vous ? Vraiment ? Formidable, alors foncez les découvrir, vous voilà face à la perspective d'une véritable découverte !
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Les deux tomes (400 planches) des Années douces constituent l'adaptation apparemment très fidèle du roman d'Hiromi Kawakami, qui a remporté un grand succès au Japon.
Un récit d'une grande délicatesse, au rythme extrêmement lent, qui raconte d'une simplicité totale (le pitch est à cet égard très complet).
Le style graphique de Taniguchi, reconnaissable entre tous, est toujours aussi séduisant.
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Surtout pour ceux qui, comme moi, apprécie son dessin à plat, en noir et blanc, sans effet.
Un dessin d'un réalisme à l'opposé total des mangas traditionnel (même si l'ouvrage souffre, en terme de lisibilité, d'un parti pris aussi bizarre que raté d'inclusion des textes dans le dessin lui-même).
Cependant, je dois bien admettre que, passé les cent premières planches, j'ai eu de plus en plus de mal à rester concentré sur cette histoire dont la linéarité et le manque de complexité psychologique finissent par brouiller l'écoute (pour les amateurs de contrepèterie).
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Au-delà de l'intérêt même de l'histoire - dont l'attrait intrinsèque peut se discuter, en fonction de ses inclinations personnelles -, une chose est pour moi certaine : ce récit baigne, sans aucune concession pour le lecteur occidental, dans un contexte sino-gastronomique totalement excessif.
Les deux protagonistes se rencontrent, durant presque toute l'histoire, lors de repas au restaurant, dont le menu est étudié, commenté longuement (et je ne parle pas de la quantité industrielle d'alcool japonais ingurgité en accompagnement).
Je suis gourmand et gourmet, mais les plats évoqués n'ont provoqué strictement aucune réaction positive de mes glandes salivaires !
Un rendez-vous en partie manqué, à mon grand regret, le menu proposé manquant vraiment trop de concentration gustative.
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