Les 7 boules de cristal
Casterman
Les 7 boules de cristal
Casterman
Le pitch
Après une expédition en Amérique du Sud, les membres de cette expédition sont frappés d'un mal étrange. A chaque attaque, on retrouve à leur pied des morceaux de cristal. On pense croire qu'il s'agirait-là de la malédiction de Rascar Capac, la momie Inca qu'ils auraient ramené.
Tintin, Haddock et Tournesol se rendent chez le dernier membre de l'expédition pas encore frappé du fameux mal. Cependant, un violent éclair éclate et une boule de foudre vient frapper la momie étant gardée dans une vitrine. La même nuit, le professeur Bergamotte est frappé du même mal. La malédiction de la momie est achevée.
Le lendemain, le professeur Tournesol est enlevé après s'être paré d'un bracelet de Rascar Capac. Tintin et Haddock s'embarquent pour le Pérou où ils espèrent retrouver le professeur.
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Mon avis
13ème album de la série des aventures de Tintin, Les 7 boules de cristal est - comme vous le savez forcement - le premier volume d'un diptyque dont Le temple du soleil est le second volet.
Ces deux albums sont composés pendant la seconde guerre mondiale, alors qu'Hergé continue à travailler et à publier pour Le soir, un journal collaborationniste.
A ce propos : de manière assez incroyable, aucune allusion, même minime, ne peut être relevée dans les 124 planches permettant de rattacher - de près ou de très loin - l'œuvre à la période, comme si Hergé vivait dans un monde parallèle !
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Le diptyque est coincé entre les deux autres de la série : d'une part, celui de Rackham le rouge, d'autre part, celui d' Objectif lune.
Très objectivement, avec moult relecture, celui dont nous parlons aujourd'hui est le plus faible des trois.
Ou plutôt : les deux albums sont simplement formidables, alors que les autres sont juste des chefs-d'œuvre absolus !
Les 7 boules de cristal est un album étrange : composé essentiellement comme un thriller policier plutôt bien fait (bien que parfois assez prévisible dans son déroulement), il comporte une scène inoubliable qui donne à l'histoire une totalité fantastique et un peu effrayante que pas un seul des enfants que nous avons été n'a oublié.
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Car comment oublier ces trois planches situées exactement au milieu de l'album, avec sa scène d'orage et la boule de feu qui ravage le salon, puis - et surtout - le cauchemar de Tintin, réveillé par la momie de Rascar Capac !
Brrrr... rien que d'y penser, le gamin qui sommeille en moi en frissonne encore !
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Thriller policier de qualité, éléments fantastiques : voilà sans nulle doute quelques marques de la présence d'Edgar P. Jacobs dans la création de l'histoire, que toute le monde (sauf Hergé lui-même) crédite d'une bonne partie du scénario.
Devant le refus d'Hergé de placer son nom au côté du sien pour la paternité du diptyque, Jacobs quittera Hergé.... pour aller créer la série Blake et Mortimer juste après !
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En dehors de ces scènes mythiques, je trouve que l'album comporte pas mal de faiblesses, heureusement rachetées par la qualité du Temple du soleil, bien plus ambitieux, drôle et original.
Ce qui a mal vieilli ? Les scènes d'humour slapstick à répétition, où Hergé met en scène Milou pour quelques poursuites, cascades et gaudrioles qui donnent l'impression d'avoir été ajoutées pour faire sourire le lecteur et font en fait penser aux "trucs" du début de la série.
Avec ces scènes, on sent qu'Hergé ne sait plus très bien quoi faire de Milou, qui a perdu son rôle de comparse principal, au profit du Capitaine Haddock.
Processus qui va s'accentuer dans Le temple du soleil (habile transition, n'est-ce pas ?)...
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