Le pitch

Ce n'est un secret pour personne : le vieux roi Cyrus, héros de la bataille de Drakhenor, est mourant. Son neveu Hirus, jeune tigre brutal et ambitieux, et successeur désigné du roi, rêve d'imposer sa loi au reste des 5 Terres.

Mais comme toujours chez les félins, rien n'est simple, et le trône est l'objet de toutes les convoitises, tandis que dans les royaumes voisins, on observe la situation, prêt à fondre sur Angleon au moindre faux pas...

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Mon avis

Difficile d'échapper à la belle couverture énigmatique du premier tome de Les 5 terres, avec ses deux tigres anthropomorphes sur fond sombre.

En ouvrant l'album, le lecteur tombe sur une double page de garde où s'étend une carte du monde des 5 terres. Impossible de ne pas y voir un reflet des 7 royaumes de Game of thrones !

Telle est en effet l'ambition un peu démesurée de l'entreprise entamée par les éditions Delcourt : développer sur 30 albums (!) - publiés à raison de deux volumes par an - une saga mêlant les destinées de cinq dynasties régnantes s'affrontant pour la domination des 5 terres.

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Pour réussir une telle gageure, impossible de confier l'entreprise à un simple duo scénariste/graphiste, telle que le monde de la BD le pratique habituellement.

C'est pour cela que l'éditeur a réuni une équipe étoffée, particulièrement impressionnante : trois scénaristes en un seul (Lewelyn est le surnom d'un trio), un directeur artistique, un spécialiste pour l'encrage, un autre pour les couleurs... et pourtant, un seul dessinateur annoncé, Jérôme Lereculey.

Le premier tome est un volume d'exposition.

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60 planches pour poser l'intrigue, les enjeux, et présenter une foule de personnages.

La quantité de dialogues est impressionnante; autant prévenir : elle risque de décourager les lecteurs de BD qui n'ont pas l'habitude de lire beaucoup de texte.

Côté graphismes, difficile de ne pas être comblé : la patte de Jérôme Lereculey est précise, réaliste dans les décors (un très beau travail sur les nombreux plans mettant en valeur l'architecture de la cité d'Angleon) et le dessin des innombrables personnages.

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Les têtes des animaux sont superbes (les félins sont magnifiques), à la fois réalistes et proches de la caricature (oui, je sais, cela parait impossible, mais c'est comme ça !).

Un seul (minuscule) reproche : l'idée de doter les tigres d'une coiffure humaine "posée" sur leur pelage ne fonctionne pas du tout, les pauvres princesses sont à la limite du ridicule.

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Impossible, pour finir, de ne pas souligner la qualité du découpage, alternant les plans larges dans quelques grandes vignettes déstructurées et les plans serrés pour les dialogues, dans un gaufrier plus classique.

Lereculey adore privilégier les vues en plongée : certaines sont absolument superbes !

Résultat de cette mise en place ambitieuse : les adeptes des schémas traditionnels de fantasy ne pourront qu'être conquis et intrigués par une intrigue qui respecte tous les codes du genre, avec l'envie de se plonger tout de suite dans le second volume !