Le pitch

Cette fois-ci, la mission de Jack Palmer est simple : remettre le pli d'un notaire parisien à Ange Léoni, un activiste corse aussi insaisissable que les différentes factions de l'île de Beauté.

Et quand un autiste de l'enquête comme Jack Palmer rencontre un peuple sourd, muet et aveugle, l'aventure ne peut être que passionnante...

Mon avis

Difficile de passer, au début de ce siècle, à côté de L'enquête corse.

Grand succès de 2003 en librairie, la BD de René Pétillon est immédiatement adapté au cinéma, où le succès est égal (même si le résultat ne l'est pas...).

Une demi génération plus tard, que reste-t-il de cet album illustre ?

Eh bien... franchement... l'histoire n'a pas pris une ride !

Ce qui, d'une certaine façon, me parait normal puisque, durant ce laps de temps, la corse et les corses n'ont pas du tout changé (aïe ! Je n'ai rien dit, surtout ne me frappez pas ! J'ai plusieurs corses parmi mes amis !!!).

Non, je plaisante : la situation a bien changé, car l’île de beauté, qui était alors secouée par les multiples revendications et attentats des mouvements autonomistes (avec, point culminant de l'agitation, l'odieux assassinat du préfet Erignac), a retrouvé un peu - un peu de calme.

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Disons le tout net : L'enquête corse est le meilleur album de Pétillon, sans doute parce que Jack Palmer ne joue finalement qu'un rôle mineur dans l'histoire.

Palmer est là, il regarde ce qui se passe autour de lui, il se fait trimbaler comme une valise, ne comprend rien (comme d'habitude), mais ce qui fait rire, pour une fois, ce n'est pas lui, ce sont les personnages et les attitudes des corses qui s'agitent autour de lui.

Et pour rire, on rit beaucoup, presque à chaque page, Pétillon jouant sur le principe du running gag jusqu'à plus soif.

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La BD est un portrait à charge de la Corse et des ses habitants (y compris les autorités représentant l'état), mais Pétillon (comme toujours dans sa carrière), garde un œil bienveillant sur l'objet de ses moqueries.

Les autonomistes font sauter tout ce qui tient debout ? Oui, mais seuls les bâtiments sont détruits, le sang ne coule pas.

C'est là la seule limite d'un ouvrage qui porte tout de même sur un sujet - au fond - très sérieux.

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Ah, si, une autre réserve : franchement Pétillon crobarde comme il dessine, et il dessine comme il crobarde; c'est à dire très, très vite, à la va-vite dirons certains.

C'est parfois un peu dommage.

Vous voulez vous payer une bonne tranche de rire bien saine ?

N'hésitez pas à lire ou relire cet album. Il s'agit de la BD la plus drôle sur la Corse... après Astérix en Corse, bien entendu, qui est hors concours !