Le territoire des monstres

Margaret Millar

Le masque

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Le pitch

Californie, 1968. Cela fait un an que le mari de Devon Osborne, Robert, a disparu. Son corps n’a jamais été retrouvé, même si les preuves découvertes sur l’exploitation agricole qu’il dirigeait laissent peu de place au doute.

En ce 24 octobre a lieu le procès qui doit établir officiellement sa mort présumée, mais les procès ont cela de particulier qu’ils dérangent les secrets les mieux gardés. Et l’enquête, au lieu de se clore, semble reprendre comme au premier jour…

Mon avis

Quel plaisir de tomber ainsi sur la réédition d'un polar américain qui m'a permis de découvrir tardivement une auteure importante, Margaret Millar !

Le territoire des monstres (joli titre expliqué en cours de roman) est un sacré bon récit qui m'a tout de suite saisi par le collet sans jamais me relâcher tant que je n'ai pas achevé les 280 pages d'un récit sec, précis et aussi percutant qu'un coup de trique.

Le roman a été publié en 1970 et se situe en 1968, mais il pourrait se dérouler vingt ans plus tôt ou plus tard, tant le contexte est presque intemporel.

Dans le fin fond de la Californie agricole, un procès pénal débute.

Non pas, comme on s'y attend dans un roman policier, le jugement d'un criminel, mais tout simplement l'audience qui permettra de prononcer - éventuellement - la mort juridique d'un homme qui a disparu depuis plus d'un an. Une demande émanant de sa femme; sa jeune veuve...

Tout au long du récit, les différents protagonistes du drame vont se présenter à la barre du tribunal, et on va remonter le temps peu à peu, en espérant dénouer l'écheveau de l'intrigue.

Sur cette trame particulièrement originale (c'est bien la première fois que je vois un procès de ce type servir d'ossature à un roman policier), Margaret Millar déroule avec une précision quasi scientifique un scénario malin, suffisamment simple pour être crédible mais assez complexe et subtil pour que les révélations successives ne soient jamais prévisibles.

Jusqu'au bout, je me suis laissé prendre par la main et entrainé au fin fond de cette terre austère, peuplée de rednecks et de paysans chicanos venus récolter quelque salaire de misère.

Avec ce roman, j'ai retrouvé le plaisir simple des grands textes du Masque d'il y a un demi-siècle. Et qui, d'ailleurs, était alors à la traduction de ce texte ? Rien moins que Jean- Patrick Manchette !

Margaret Millar ? Je vais reprendre sa bibliographie par le début avec gourmandise !

 

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