Le secret du mari
Albin Michel
Le secret du mari
Albin Michel
Le pitch
Jamais Cécilia n'aurait dû lire cette lettre trouvée par hasard dans le grenier. Sur l'enveloppe jaunie, quelques mots de la main de son mari : À n'ouvrir qu'après ma mort.
La curiosité est trop forte, elle l'ouvre et le temps s arrête. John-Paul y confesse une faute terrible dont la révélation pourrait détruire non seulement leur famille mais la vie de quelques autres. À la fois folle de colère et dévastée par ce qu'elle vient d'apprendre, Cécilia ne sait que faire : si elle se tait, la vérité va la ronger, si elle parle, ceux qu'elle aime souffriront.
Découvert par Amy Einhorn, l'éditrice américaine de La Couleur des sentiments, Le secret du mari est un immense succès aux U.S.A : N° 1 sur la liste des best-sellers du New York Times, il figure toujours sur les listes des meilleures ventes deux ans après sa sortie.
Mon avis
Lire un best-seller après deux millions de personnes, c'est toujours un peu risqué. Très souvent, on a la tête pleine de phrases et de critiques lues ça et là; on attend quelque chose; on a des idées préconçues.
Coup de bol avec Le secret du mari, je l'ai abordé sans le moindre a priori. Acheté car il figurait sur la liste des meilleurs ventes depuis un long moment, ce roman aux allures de feel good book s'est révélé, à la lecture, se situer bien au delà de ce profil un peu réducteur...
Pourtant, pendant près de cent pages, le récit a tout du FGB. Tout d'abord, les héroïnes (très réussies) : trois femmes que l'on suit alternativement d'un chapitre à l'autre : Cécilia, jeune femme parfaite aux quatre enfants très bien élevés; Tess, jeune mère d'un garçon heureuse en couple; Rachel, une veuve d'un certain âge, calcinée par le meurtre de sa fille, vingt ans plus tôt.
Ensuite, le ton : focalisé sur le destin de ces trois femmes et sur leurs pensées, le récit semble avoir été écrit par une jeune femme un brin logorrhéique. Le lecteur est littéralement submergé par les réflexions un tantinet envahissantes des héroïnes.
Enfin, le scénario : chacune de ces trois femmes, de son côté, vit un traumatisme qui, en quelques instants, fait basculer sa vie.
Mais cette apparente simplicité dans le contenu et son traitement ne dure pas longtemps. Parvenu à la fin de la première partie (journée), les trajectoires des trois héroïnes se croisent et, petit à petit, tout part en vrille.
Les couleurs de comédie prennent des teintes plus sombres, les personnages (dont plusieurs hommes, sans doute un peu moins bien dessinés) se révèlent bien plus complexes qu'il n'y paraissait... Jusqu'à ce que cela tourne franchement à la tragédie...
Soucieux de préserver votre plaisir, je vais en rester là au niveau des révélations, pour vous dire tout simplement qu'avec un savoir-faire narratif remarquable, après une entame un peu lente, Liane Moriarty (élémentaire, mon cher Watson !) entortille son lecteur peu à peu pour le mener, cinq cents pages plus loin, vers trois derniers chapitres et un épilogue tout à fait habiles et très bien écrits.
Un très agréable roman, un Tourne Page qui plaira (sans aucun sexisme dans mon propos) plus particulièrement aux femmes. Typiquement le genre de roman qu'on à plaisir a offrir : un petit cadeau à n'importe quelle occasion, et plus particulièrement, sans doute, à Noël.
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