Le pitch

Dernière soirée de vacances pour une jeune femme récemment plaquée,qui a du mal à faire face à sa nouvelle situation de mère d'ados célibataire. Et c'est un crève coeur de fermer le chalet d'alpage où elle avait pour un temps trouvé refuge. Quand un orage de montagne d'une violence inouïe éclate, suivi de secousses sismiques, celle qui se croyait dévastée, va comprendre ce qu'est la vraie dévastation... Destruction en chaîne, fin des communications, des blessés et des morts partout et surtout des secours qui survolent la zone et ne s'arrêtent pas.

S'engage alors une lutte pour la vie, où pour protéger les siens et continuer à avancer coûte que coûte il faut réapprendre l'instinct, les gestes de survie, tout en évitant de sombrer dans la sauvagerie.

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Mon avis

Les romans postapocalyptiques (que se passerait-il si un phénomène naturel ravageait la terre et ses occupants ?) sont assez nombreux.

Le plus célèbre des auteurs spécialistes en la matière est probablement J.G. Ballard qui, en une demi-douzaine de (très bons) romans, a balayé le sujet (vent, inondation, sécheresse...)

Par contre, les BD sur le même concept se comptent sur les doigts des deux mains.

Le reste du monde, une saga en 4 tomes copieux (près de 500 planches au total), n'en est que plus intéressant.

Jean-Christophe Chauzy, au scénario et dessin, mène ce travail dantesque avec beaucoup d'ambition et de talent, même si tout n'est pas parfait dans cette épopée dramatique.

L'idée de départ est excellente : le premier album ne débute pas après la catastrophe qui a détruit une partie de la civilisation, mais avant.

On suit une petite famille - une mère séparée de son mari et ses deux enfants, avec leur chien - qui se retrouve soudain, au milieu du cataclysme.

Grâce à ce procédé habile, le lecteur s'identifie dès lors de manière très empathique à ces innocents qui vont s'enfoncer, peu à peu, dans la lutte pour la survie, affrontant la mort, les dangers naturels, mais surtout certains survivants qui vont se transformer en prédateurs pour survivre.

Attention : la série n'est pas pour les enfants, ni même pour les jeunes ados car Jean-Christophe Chauzy cherche, avant tout, le réalisme.

Et la réalité, dans ce type de contexte, est terrifiante, les rebondissements n'épargnant personne, y compris les personnages principaux.

Récit horrifique ? On n'en est pas loin, avec une ambiance pas si éloignée que ça de Walking dead !

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Récit de survie, Le reste du monde est absolument passionnant pendant deux tomes et, même si la seconde moitié de la saga est un peu moins dense sur le plan narratif, l'ensemble est indubitablement un Tourne Page.

J'avoue avoir dévoré les quatre tomes quasiment d'une traite, comme si j'avais visionné une saison entière d'une série addictive (on imagine d'ailleurs très bien l'adaptation sur les écrans).

Côté graphique, on ne peut être que convaincu par le parti pris réaliste de Chauzy, qui n'hésite pas à prendre du temps - et de la place ! - pour créer les ambiances et montrer la catastrophe, élargissant parfois la focale au maximum pour montrer, dans des planches ou même des double planches entières, le monde d'après.

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La mise en couleurs à l'aquarelle est particulièrement habile, balayant tout le spectre des couleurs, du plus lumineux au plus sombre.

Un (petit)  reproche pour terminer : la fin de la saga, que Jean-Christophe Chauzy laisse "ouverte", est un peu frustrante pour le lecteur qui a suivi les personnages principaux pendant 500 planches. Elle a, par contre, l'avantage de préserver la possibilité d'une suite.

Vous aimez la BD d'aventure hardcore ? Alors cette série est pour vous !