Le poids du monde
10/18
Le poids du monde
10/18
Le pitch
Après avoir quitté l'armée et l'horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N'ayant nulle part où aller, il s'installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre d'anciens démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d'argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ?
Mon avis
L'éditeur de ce roman mets (notamment) en exergue sur sa présentation la critique de Donald Ray Pollock, qui écrit " Un roman parfait, qui va rester dans toutes les mémoires. "
Cela tombe bien, car en refermant le livre, c'était justement à ce très grand auteur que je pensais.
Dans une comparaison purement subjective, je n'ai pu en effet m'empêcher de penser que Le poids du monde était, en quelque sorte, un roman qu'aurait pu écrire Pollock, si ce dernier n'avait pas eu grand chose à dire (ce qui n'est pas le cas, loin de là !).
Comme j'ai pu l'écrire dans ma critique de sa dernière oeuvre (ratée), Une mort qui en vaut la peine, le roman naturaliste dépeignant l'Amérique profonde est à la mode parmi les écrivains américains, et Pollock est parmi ceux qui lui a donné ses lettres de noblesse.
David Joy fait partie de cette cohorte d'auteurs qui, sous prétexte d'authenticité, dépeigne la misère d'une certaine Amérique, en pensant qu'une accumulation d'horreurs réalistes va aider à ancrer le récit dans une certaine vérité.
Encore faut-il qu'il y ait une certaine intention dans le propos, dans cette peinture hideuse de l'âme humaine mise à nu par la pauvreté, les addictions, la misère culturelle. Ici, ce n'est pas le cas : Joy avait-il une intention en écrivant cette histoire ? Je n'en ai décelé aucune.
Dommage, car les cents premières pages du livre sont intrigantes : une série de portraits terribles, une mise en situation que met en valeur une technique de narration éprouvée, et un style ma foi fort consistant.
Après, l'histoire bascule peu à peu, puis de plus en plus vite, dans l'horreur et l'inanité du propos. Pour s'achever sur une dead end (c'est le cas de le dire). Pour dire quoi ? Je ne le sais toujours pas.
Grosse déception.
NB : attention : esprits sensibles s'abstenir, c'est glauque, sale, gore, écœurant.
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